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Paradise Papers : Nike passe par les Pays-Bas pour ne payer que 2% d’impôt en Europe

novembre 7, 2017 8:10, Last Updated: novembre 7, 2017 8:14
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L’équipementier sportif américain Nike profite d’un « trou » dans la législation néerlandaise pour réduire à seulement 2% son taux d’imposition en Europe, selon de nouvelles révélations des Paradise Papers publiées lundi par le journal Le Monde. 

Deux sociétés basées au Pays-Bas concentrent « tous les revenus européens » de Nike et lui permettent ainsi d’échapper « à la taxe sur les bénéfices dans les pays où il vend effectivement les chaussures », révèle l’enquête sur la fraude fiscale menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays.

Selon le journal, l’équipementier ne paie ainsi que 2% d’impôt sur les bénéfices contre 25% pour la moyenne des entreprises européennes. « Pour réussir ce tour de force, Nike a utilisé toutes les ressources du système fiscal néerlandais et ses immenses possibilités d’optimisation », assure Le Monde. 

Le groupe américain se paie « à lui-même le droit d’utiliser sa marque » et parvient ainsi à réduire « artificiellement ses profits et donc baisser ses impôts, tout en constituant un trésor avec ces royalties », explique le quotidien.

Ce schéma, mis en place en 2014, « a permis à Nike de réduire sensiblement son taux d’imposition global, passé de 24% à 16% en trois ans », explique le journal, qui rappelle que les pays européens ont demandé aux Pays-Bas de combler cette lacune.

L’ONG Oxfam a réagi en qualifiant Nike de « mauvais payeur ». « Ces dizaines de milliards qui échappent à l’impôt au bénéfice d’une infime minorité d’ultra-riches et de multinationales représentent des pertes considérables pour les budgets des États, et ce sont les plus pauvres qui en paient le prix », a déclaré Manon Aubry, porte-parole pour la France, citée dans un communiqué.

« Ce que prouve également le montage fiscal de Nike à travers les Pays-Bas, c’est que le système d’évasion fiscale est organisé depuis l’Union européenne et (cela) rappelle une nouvelle fois l’urgence de s’attaquer aux paradis fiscaux européens », a-t-elle souligné, appelant Bruxelles à effectuer des réformes.

L’ICIJ est à l’origine de l’enquête sur les Panama Papers en 2016, qui portait sur des circuits de fraude fiscale.

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