Le plus beau des métaux pour les Bleus du handbike, un premier titre inoubliable pour ceux du Cécifoot: les Français ont récolté neuf médailles de plus samedi, dont deux en or, à l’issue d’une soirée de folie au Stade de la Tour Eiffel.
Un dernier éclair de Frédéric Villeroux, et puis l’explosion de joie. Devant un public en délire, les Bleus ont écrit l’Histoire samedi, sacrés pour la première fois champions paralympiques après une séance de tirs au buts remportée contre l’Argentine (1-1, 3 tab 2).
Les Français réussissent l’exploit de devenir le premier pays, autre que le Brésil, à remporter la compétition, la Seleçao ayant gagné toutes les éditions depuis l’entrée de la discipline aux Jeux en 2004 à Athènes.
Une 19e médaille d’or
Le n°10 des Bleus, Villeroux, considéré comme l’un des meilleurs joueurs au monde, restera l’une des grandes stars de cette épopée fantastique, qu’il a conclue lui-même en marquant le pénalty de la victoire, après avoir ouvert le score en première période.
De quoi faire chavirer le Stade de la Tour Eiffel, plein à craquer pour l’occasion, et permettre à la France de décrocher une 19e médaille d’or.
28 médailles pour l’équipe de France
La 18e, elle, était venue comme attendu du para-cyclisme. Avec 28 médailles à elle seule, l’équipe de France a rempli ses objectifs à Paris, elle qui visait entre 20 et 30 breloques. Après un doublé en argent et bronze de Thomas Peyroton-Dartet et d’Alexandre Léauté lors de la course en ligne C1-C3 – coureurs ayant des troubles de la coordination et du mouvement d’un niveau faible à un niveau élevé, et à divers degrés l’absence de membres – le relais de handbike a assuré un dernier titre aux Bleus, grâce à ses deux champions paralympiques en individuel Mathieu Bosredon et Florian Jouanny, associés à Joseph Fritsch.
Mathieu Bosredon, avec trois titres au total, sera l’athlète français le plus doré des Jeux. Le Briviste de 33 ans avait déjà été sacré au contre-la-montre et sur la course individuelle dans la catégorie H3 de cette discipline où les athlètes actionnent le pédalier à l’aide de leurs bras.
Mathieu Bosredon, d’ailleurs, était encore loin d’avoir participé à ses premiers Jeux paralympiques quant, en judo, Cyril Jonard avait glané l’argent à Pékin. Seize ans après sa dernière distinction, le judoka est cette fois allé chercher le bronze en -90kg J1, où les athlètes sont non-voyants.
Le doyen de la délégation française en judo à Paris, 48 ans, a battu l’Ouzbek Turgun Abdiev, qui n’avait que six ans lorsque le Français décrocha l’or à Athènes, par immobilisation.
Le Français, qui est également sourd, ce qui fait que les arbitres communiquent avec lui en lui tapotant sur le dos de la main ou de l’épaule, compte au total désormais trois médailles paralympiques. Il revient de loin, après avoir souffert de trois hernies discales qui l’ont fait rater Londres puis s’aligner à court de forme à Rio. Et il n’avait pas été retenu pour les Jeux de Tokyo.
En judo, Jason Grandry (+90kg J1) a aussi ramené le bronze tandis que la déception de la journée est peut-être pour Hélios Latchoumanaya.
Les déceptions
Le double champion du monde en titre a été battu en finale de la catégorie des -90 kg J2 par l’Ukrainien Oleksandr Nazarenko, et n’est pas parvenu à décrocher un premier titre à 24 ans, trois ans après le bronze de Tokyo.
Déception aussi du côté du Stade de France en para-athlétisme, ou la porte-drapeau tricolore Nantenin Keita a terminé seulement sixième de la finale du 400m T13 (Déficience visuelle), ou encore au Grand Palais où l’équipe féminine d’épée a échoué à arracher le bronze contre la Thaïlande en para-escrime.
Avec dans la journée l’argent de Lucas Didier en tennis de table, et plus tôt le bronze de Rémy Boullé en 200m Kayak KL1, la France reste encore dans les clous pour terminer dans le Top 8, objectif fixé avant la compétition.
Le tableau sera largement dominé par la Chine, portée entre autres par sa nageuse de 19 ans Jiang Yuyan, septuple médaillée d’or à Paris, plus que n’importe quel autre athlète.
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