JO PARIS 2024

Paralympiques: « l’engouement, c’est un truc de malade », savoure Dorian Foulon

août 31, 2024 15:28, Last Updated: août 31, 2024 18:51
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Très ému après son deuxième sacre d’affilée en poursuite individuelle C5 samedi, le para-cycliste français Dorian Foulon a savouré un titre à domicile dans une superbe ambiance: « c’est un truc de malade l’engouement qu’il y a! »

QUESTION: On vous a vu en larmes pendant la Marseillaise sur le podium, comment vivez-vous cette médaille d’or?

REPONSE: « C’est un truc de fou, je n’ai même pas de mots. Ces deux dernières semaines, j’ai eu beaucoup de hauts et de bas, j’ai fait pas mal de psy, ça m’a beaucoup servi. (…) De pouvoir vivre les Jeux en France, c’est une chance inouïe en tant qu’athlète, et de faire un titre dans une ambiance pareille, je l’ai tellement rêvé. On l’imagine, même le +clapping+ je l’avais imaginé il y a un an! C’est tellement dur une vie de sportif, il y a beaucoup plus de bas que de hauts. Les gens ne voient que le haut. J’ai pris une claque il y a un an à Glasgow (aux championnats du monde, NDLR), si je n’avais pas pris cette claque, je pense que je n’aurais jamais fait ce temps-là aujourd’hui. »

Q: Vous battez le record du monde tout juste établi lors des qualifications par l’Ukrainien Yegor Dementyev que vous dominez en finale, comment s’est déroulée votre journée de compétition?

R: « Heureusement que j’ai fait le kilomètre hier (vendredi), ça m’a beaucoup rassuré. Ce matin je l’ai bien abordé. Quand j’ai vu que l’Ukrainien avait battu mon record, j’ai dit « Hop hop, c’est pas comme ça que ça se passe ». Je ne m’attendais pas à ce temps-là. C’était très court entre les deux courses, j’ai eu du mal à me mettre dedans (en finale). A sept tours de la fin, quand j’ai vu qu’il n’était qu’à une seconde, je me suis dit qu’il était là. J’ai tendu les deux oreilles, j’avais un souffle derrière moi, c’était un truc de malade. On parle vraiment de temps très intéressant, même chez les valides. Avec 4:13.09, ça commence à être une petite finale en France. J’ai encore une marge de progression, je n’ai que 26 ans, ça me motive encore plus pour la suite, dans les quatre ans à venir. »

Q: Trois ans après votre victoire sous cloche à Tokyo, celle-ci a une saveur différente?

R: « Il y a beaucoup de différences avec Tokyo. Je suis bien avec moi-même, j’ai beaucoup évolué, mon temps n’est pas du tout le même. La grosse différence, c’est le public. En paralympique, peu importe la discipline, c’est un truc de malade l’engouement qu’il y a. De pouvoir partager ça avec tout le monde, mes grands-parents ont fait le déplacement à plus de 80 ans, c’est incroyable. C’est unique dans une vie de sportif. (…) J’ai été voir ma copine, mon staff, ma famille… Je me rappelle encore de cette image à Tokyo où je les avais vus en visio pendant une heure, on n’avait presque pas de mots, on était tous en pleurs. Là c’était les mêmes pleurs mais avec du contact! Là, j’étais avec eux, dans leurs bras, c’était un moment inouï de les voir comme ça. Mon frère je ne l’avais pas vu depuis Noël, ma mère depuis mai, c’est très dur à vivre. »

Propos recueillis en zone mixte.

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