Quand le parapluie se raconte…

20 mars 2016 08:36 Mis à jour: 20 mars 2016 08:36

Ami de tous temps, mais surtout des temps pluvieux, présent dans nos vies, le parapluie est devenu incontournable. Il a souhaité prendre la parole et en quelques lignes répondre aux questions, bref se dévoiler.

 

À quelle époque êtes-vous réellement apparu dans nos vies ?

C’est tout d’abord en Chine, au XIIe siècle av. J.-C., que mon ancêtre voit le jour. À l’époque il ressemblait plus à une ombrelle, nom qui viendrait de l’italien ombrello, petite ombre. Emblème de royauté et de pouvoir, son usage était surtout réservé aux aristocrates. D’ailleurs il existe une illustration qui date de la dynastie Xin (9-23). On le retrouve souvent dans des estampes au IIe siècle av. J.-C. Il était surtout fait de bambou ou de santal et souvent recouvert de plumes ou de feuilles. La petite histoire raconte qu’au Ier siècle l’empereur Wang Mang aurait fabriqué un parapluie-parasol démontable fixé sur un chariot.

Par la suite, on le retrouve en Perse. Il est vrai que son rôle relève autant de la parade que de la protection contre le soleil. À ces époques, il ne lui était pas encore possible de protéger de la pluie.

Il vous a fallu un certain temps avant de percer en Occident ?

Effectivement, au Moyen-Âge les nobles se déplaçaient en carrosses. Pour les personnes du peuple voire quelques bourgeois, il était le plus souvent fait appel à une « chape de pluie », balandras, balandran ou chape à pluie, en latin capa pluvialis.

C’est au XVIIIe siècle que l’on commence à me reconnaître une certaine utilité en Occident. Ma cousine l’ombrelle, très en vogue, a inspiré un artisan français qui a eu recours à de la toile cirée. Mon nom serait issu du grec para qui signifie « se protéger contre » et d’un dérivé du latin pluvia, pour « pluie ».

Par la suite, les évolutions vont vite s’enchaîner pour me conduire à la forme moderne que l’on connaît aujourd’hui.

Vos débuts ne semblent pas avoir été simples avec les Anglais  ?

En effet, les Anglais ont eu un peu de mal à m’adopter : on ne le dirait pas quand on voit le succès que je rencontre aujourd’hui dans ce pays. C’est le globe-trotter Sir Jonas Hongway qui m’a introduit au XVIIIe siècle. Cela n’a pas été simple, car les Anglais trouvaient que cela faisait trop efféminé. Par ailleurs, ils ont souhaité garder la racine ombrello et m’ont nommé umbrella : ils m’utilisent aussi bien par temps de pluie que sous un ciel ensoleillé.

Aujourd’hui vous êtes devenu un incontournable !

Oui je le confirme. On me retrouve sous toutes les latitudes, autant pour le soleil que pour la pluie : je suis devenu le compagnon du quotidien.

Il faut aussi savoir qu’avant d’arriver à la forme que j’ai aujourd’hui, j’ai bénéficié de quelques améliorations. Ainsi, dès 1705, le Français Jean Marius a inventé un système pliant le parapluie en trois afin de le ranger dans une poche. Le manche télescopique est quant à lui attribué à l’Allemand Hans Haupt en 1930. C’est en 1991 que le Taïwanais Tsun Zong Wu a inventé le premier parapluie à se replier tout seul, grâce à un petit bouton situé sur son manche.

En France, c’est surtout à Aurillac que j’ai encore mes quartiers. Bien que l’industrie se soit un peu déplacée vers d’autres régions du globe, il existe encore quelques artisans, ici et là, qui contribuent à ma renommée, faisant de moi une star de l’art, mais on les compte sur les doigts d’une main.

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