Depuis plusieurs jours, dans la baie de Saint-Brieuc, un Aethréa creusait les fonds marins pour faire des tranchées où seront enfouis les câbles des futures éoliennes. Étant contre l’éolien, des marins-pêcheurs à bord des bateaux ont, pendant deux heures, tournoyé autour de l’immense navire et l’ont obligé à quitter les lieux.
« On a gagné une bataille. On n’a pas gagné la guerre, mais aujourd’hui on a gagné », a partagé Tristan Jagot, qui n’en revient toujours pas. Il y a quelques mois, le jeune marin-pêcheur a repris le bateau de son père, le Tristall II, et en a fait son métier, sa passion et sa vie dans la baie de Saint-Brieuc : « Une baie riche, en mammifères, en oiseaux, en poissons, en plein de choses », a-t-il partagé.
Alors ce 24 juin, quand lui et ses confrères ont vu arriver le projet de parc éolien à 16 km au large du cap Fréhel, une trentaine de bateaux de pêche ont pris la mer pour protester. Au total, 62 éoliennes de 207 mètres de haut doivent prochainement sortir de l’eau, a rapporté France 3 Régions.
Avec ce projet de parc éolien, les pêcheurs redoutent l’impact sur l’environnement et sur leur métier. D’autant que la zone est connue pour être le lieu de vie et de reproduction de nombreuses espèces. « On se bat pour notre métier et pour l’environnement », a témoigné Tristan.
« Ces travaux sont en train de saccager les fonds marins et demain, si les éoliennes sont installées, les courants seront modifiés, on va tout abîmer », a-t-il déploré.
Sur sa page Facebook, l’association Gardez les caps a par ailleurs publié des photos des fonds marins à la suite des tranchées creusées à l’Arthréa, alertant sur la gravité de la situation :
De son côté, Ailes marines, porteur du projet parc éolien, a affirmé que tous les travaux sont faits dans le respect de l’environnement de la baie de Saint-Brieuc. « Les essais de tranchage se poursuivent avec l’Aethra, en même temps que des mesures de bruit par le bureau d’étude en acoustique et des mesures de turbidité par un bureau d’étude », a indiqué la société.
Au final, pendant deux heures, les marins-pêcheurs ont tiré des fusées de détresse, ont tourné et viré autour de l’Aethra, et sont parvenus à lui faire quitter les lieux.
Malgré tout, Tristan ne se fait pas d’illusions : « Il reviendra, mais on a fait entendre notre voix, on a montré qu’on n’allait pas laisser notre métier et notre baie se faire détruire », a-t-il conclu.
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