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Parcoursup et Cordées de la réussite : le cas de l’UPEC

février 16, 2018 7:59, Last Updated: février 15, 2018 22:05
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Article rédigé avec les étudiants tuteurs suivants : Amina Benghellam, Swann Beuve-Helissey, Stacy Castelao, Claire Chanseaume, Laetitia Da Costa, Elsa Ebeire, Emilie Falchero, Clémence Fergeau, Soumeya Laouedj, Laura Lesprit, Alyssa Mokkedem, Julien Narcisse, Manon Perrier.


Le 18 janvier dernier, a eu lieu la journée nationale des cordées de la réussite de la Faculté des sciences et technologie de l’UPEC.

Comme tous les ans, cet évènement est l’occasion pour près de 300 lycéens issus des deux cordées de la réussite, « Banlieue-Est, cap vers les sciences » (créée en 2011) et « CordéE-Link, sciences connected » (créée en 2017) de rencontrer des étudiants de sciences et de visiter des laboratoires. Elle a été clôturée par une conférence scientifique du Pr Philippe Mora du laboratoire IEES-Paris sur « les fourmis, termites et vers de terre, des ingénieurs méconnus », dynamisée par l’utilisation de boîtiers de vote.

Dans le contexte de la réforme du bac en cours

Cordées 2018 UPEC.

Les lycéens, dont 79 % sont des élèves de filière S et 21 % de filière STL, ont cette année encore particulièrement apprécié (90,8 %) cette journée. Ils avouent à plus de 80 % que cette action a fait évoluer leur vision de l’université, avec près de 40 % d’entre eux qui envisagent maintenant des formations auxquelles ils ne pensaient pas jusqu’alors, grâce aux discussions qu’ils ont eues avec les étudiants.

Cordées 2018 UPEC.

 

Ces chiffres sont à rapprocher de ceux obtenus l’an passé, lors de la précédente journée nationale des cordée de la réussite, où les lycéens étaient 43 % à déclarer que cette journée avait complètement fait évoluer leur vision des enseignements et de la vie à l’université.

Ceci est une information intéressante au moment où une réforme du baccalauréat est discutée, et où un travail sur le projet de formation et le projet professionnel des lycéens tiendra sans doute une place importante dans les futures évolutions de l’articulation entre le secondaire et l’enseignement supérieur.

Un tel évènement est aussi extrêmement intéressant pour mieux connaître le public de lycéens impliqué dans ces cordées et appréhender le continuum Bac-3/+3. Ainsi, après une matinée de conseils et de discussions avec des étudiants de L1 et L3 inscrits dans les différentes formations de la faculté des Sciences et Technologies, les lycéens ont assisté à une présentation de Parcoursup en partenariat avec le réseau social JobIRL.

Entrer en contact avec des métiers

Un outil numérique qui a suscité l’intérêt des enseignants du secondaire présents et qui paraît essentiel pour des jeunes qui n’ont pas forcément le réseau, les relations leur permettant de prendre contact avec quelqu’un exerçant le métier qui les intéresse, ou encore, pour trouver un stage.

Menée de façon interactive avec des boîtiers de vote, cette intervention nous a permis d’une part de sensibiliser ces jeunes des cordées de la réussite à la nécessité de travailler leur projet de formation dès les années de lycée, et d’autre part d’obtenir des données pour dresser une image du paysage actuel des lycéens vis-à-vis de leur orientation.

Ainsi, si l’objectif des cordées de la réussite est d’augmenter l’ambition, ce sondage réalisé auprès des près de 300 jeunes dans l’amphithéâtre, montre que seulement 30 % d’entre eux ont déjà un projet clair de formation. 30 % autres « hésitent entre plusieurs projets », 15 % « y ont pensé, mais ne savent pas quoi faire », tandis que les 25 % restants « n’y ont pas encore pensé » ou semblent « s’agacer » de ce questionnement récurrent en ce moment !

Projets d’orientation : comment choisir ?

Et à quelques jours de l’ouverture de la plate-forme Parcoursup, il est intéressant de voir que si 17 % des élèves déclarent ne pas pouvoir faire un seul vœu de projet d’orientation, une majorité des élèves (64 %) déclare n’être actuellement capable que d’émettre au maximum 3 vœux, et 8,5 % pensent pouvoir inscrire 4 vœux sur 10 possibles dans Parcoursup !

Cela montre bien qu’un travail important reste à effectuer pour l’orientation de ces jeunes et la construction d’un réel projet de formation post-bac. Bien entendu, il faut relativiser ces chiffres par le fait que 80 % des élèves présents étaient des élèves de 1re, mais cela doit alerter les acteurs de l’orientation sur le travail qui doit être réalisé en utilisant toutes les ressources à leur disposition.

Ces jeunes issus de filières scientifiques S ou STL, sont assez logiquement intéressés, parmi les différents secteurs d’activités référencés sur JobIRL, par les domaines du médical (19,5 %), de la recherche (16,5 %), de l’ingénierie (14,5 %) et informatique-digital (11,5 %).

Cordées 2018 UPEC.

Parmi une dizaine de métiers proposés, presque un quart des lycéens (23 %) étaient intéressés par le métier de chercheur, 16 % par la fonction de chef de projet, 15 % par un poste d’ingénieur en informatique, et 10,5 % se déclaraient motivés par les métiers de l’enseignement ! Les étudiants qui ont organisé cette journée (de futurs enseignants pour une bonne partie d’entre eux), tout comme les enseignants-chercheurs présents qui ont fait visiter les laboratoires, ont été surpris par ces déclarations. Se réaliseront-elles réellement ? Nous devrons attendre quelques années pour le savoir.

Cordées 2018 UPEC.

La vision des étudiants tuteurs

Au cours de cette journée, les étudiants de la faculté des sciences et technologie de l’UPEC, se sont vus confier différents rôles, différentes tâches qui leur ont permis de multiplier les points de vue.

Pendant que certains étudiants accompagnaient les élèves par groupes dans les différents ateliers proposés, d’autres animaient ces ateliers, tandis que d’autres encore étaient en charge de réaliser un reportage photo.

Une dynamique très positive a été ressentie, aussi bien du côté des élèves, des étudiants que des enseignants-chercheurs qui ont pris plaisir à échanger sur leurs parcours. Concernant le déroulement de la journée, la diversité des activités proposées a semblé très appréciée par les élèves et leurs enseignants accompagnateurs :

« Pour nous, étudiants dont le projet professionnel est de devenir enseignant, ce fut aussi l’occasion de nouer un premier contact avec des groupes d’élèves, très différents pour certains et auxquels nous avons dû nous adapter. Au cours de la journée, nous avons progressivement pris de l’assurance dans la prise de parole en public avec des groupes d’environ 20 lycéens. Nous avons dû trouver les clés pour instaurer un échange, cibler les attentes des élèves et répondre à leurs interrogations sur l’université en nous mettant à leur portée. »

« Si beaucoup d’élèves ont confié avoir des idées reçues sur les enseignements, la vie à la fac, certaines sont tombées au cours de cette journée grâce aux ateliers et conférences. Certains élèves (notamment en STL) ont vu des voies qu’ils pensaient ne pas pouvoir envisager s’ouvrir devant eux. Le témoignage d’étudiants ayant suivi ce parcours leur a démontré qu’une entrée en fac pouvait aussi être couronnée de succès. Au final, il nous apparaît clairement :

– que nombre de ces lycéens étaient perdus face à cette problématique de l’orientation,

– que la problématique de l’orientation des élèves soulevée au cours de cette journée nationale des cordées de la réussite, est essentielle pour notre futur métier. »

« En conclusion, notre participation à l’organisation d’un tel évènement s’est avérée très formatrice et enrichissante. Elle impactera sans aucun doute nos pratiques et notre posture future vis-à-vis des taches d’orientation dont nous aurons la charge. Nous sommes tous convaincus de l’intérêt de continuer à mener de telles actions qui semblent avoir apporté à chacun d’entre nous. »

Christophe Morin, Maître de conférences en Biochimie, Vice-doyen à la pédagogie ; Président de PROMOSCIENCES, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) et Nicolas Dubois, Professeur agrégé de biochimie génie biologique, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

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