Parents en retard pour récupérer leur enfant : une amende de 30 euros à payer

Par Sarita Modmesaïb
31 août 2024 19:14 Mis à jour: 31 août 2024 19:14

Dès cette rentrée 2024, plusieurs municipalités vont sanctionner les parents en retard pour déposer ou récupérer leur enfant dans les centres de loisirs et garderies d’écoles.

À Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc a pris une mesure radicale concernant le problème des parents retardataires pour récupérer leur enfant dans les Centres de Loisirs associés à l’école (Claé), lors de la garderie du soir. S’ils arrivent en retard à la sortie de la garderie à 18h30, ils écoperont d’une amende.

« Tout retard enregistré le soir pourra donner lieu à la facturation d’un forfait de 30 euros correspondant au coût salarial des deux animateurs qui se voient contraints de rester », précise la note publiée sur le site de la mairie de Toulouse.

Cette sanction financière permettra d’indemniser les animateurs de garderie qui doivent rester attendre l’arrivée de ces parents retardataires.

« Je gère deux CLAE et mes employés sont obligés d’attendre quasiment tous les soirs, déplore Brigitte Morhain, présidente de la fédération de parents du PEEP 31, au micro de France Bleu. Ils ont une vie de famille aussi. Certains ont des enfants, d’autres sont étudiants, donc ils ont également envie de rentrer chez eux le plus vite possible. »

Selon la mairie, on déplore entre 6000 et 8000 retards chaque année, la durée variant parfois d’une demi-heure jusqu’à 1 heure 30 !

« Faire preuve de pédagogie et de discernement »

« Il ne s’agit évidemment pas de sanctionner des retards de cinq minutes qui peuvent arriver à tout le monde, mais de faire preuve de pédagogie et de discernement », temporise Marion Lalane-de Laubadère, première adjointe chargée de l’éducation.

« L’amende » ne concerne, en fin de compte que quelques « centaines de familles sur 20.000 à 28.000 enfants accueillis chaque jour au Clae », précise l’élue, ajoutant que ce sont « des parents qui – de manière régulière et sans qu’on arrive à les joindre, ou à joindre les proches qui figurent sur la fiche contact – ont parfois jusqu’à une heure et demie de retard et ne préviennent pas ».

Face à cette mesure, des parents manifestent leur incompréhension.

Eric Pinot, président de la FCPE31, ne décolère pas sur 20 Minutes, estimant que « c’est une mesure injuste, nulle, vexatoire et probablement inefficace aussi. La mairie ne sait pas ce que vivent les familles, poursuit-il. Les parents qui laissent leurs enfants au Clae* le soir ne le font pas par gaieté de cœur, c’est aussi souvent parce qu’ils ont à jongler avec des vies professionnelles compliquées, et ces contraintes concernent souvent les familles les plus précarisées. Pourquoi les faire passer pour des délinquants potentiels, pour des gens qui se débarrassent de leurs enfants sur le dos de la collectivité ? »

Pour le président de la FCPE31, cette mesure touchera surtout les familles monoparentales, souvent plus précaires.

De son côté, Marion Lalane-de Laubadère estime sur France Bleu que cette sanction financière permettra de « dissuader les gens d’utiliser le retard comme mode de fonctionnement classique. » Elle précise également que l’amende ne sera pas automatique. Les parents concernés seront d’abord avertis plusieurs fois par courrier.

Toulouse n’est pas la seule ville à prendre des mesures face à ces retards répétés. Des établissement de grandes villes telles que Strasbourg, Lille ou Marseille, mais aussi des communes plus petites telles que La Ferté-Bernard (Sarthe) ou encore Morlaàs (Nouvelle-Aquitaine) sont contraintes de mettre en place des dispositifs visant à sanctionner les parents retardataires.

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