Les tarifs des locations auraient déjà grimpé de 85% pendant la période des Jeux olympiques pour l’été 2024. Un Francilien sur cinq envisage de louer son logement pour la première fois à cette occasion. L’événement de l’année 2024 représente une aubaine pour les propriétaires, mais cet engouement risque d’avoir également un effet à double tranchant sur le marché de l’immobilier.
À Paris comme en Seine-Saint-Denis, les propriétaires se réjouissent déjà à l’idée de la manne financière providentielle que leur apporte la tenue des Jeux olympiques l’été prochain. « Tu as l’impression de gagner au loto quand Airbnb t’annonce 3.500 euros pour une semaine », se réjouit Daphné dans un reportage de France Info. Elle reconnait avoir « franchement un peu pété les plombs » en louant son trois pièces à près de 600 euros la nuit au lieu des 120 à 150 euros habituels, mais cela lui permet de rembourser le coût de son emprunt pour toute l’année en l’espace de seulement trois semaines.
Entre 15 et 20 millions de touristes sont attendus pour assister à l’événement qui se déroulera du 26 juillet au 11 août 2024. Parmi ces derniers, plus d’un demi-million de personnes devraient trouver leur location sur la plateforme Airbnb, selon une étude citée par Europe 1.
Des augmentations de l’ordre de 85%
Cette même étude IFOP datant de mai 2023 indique que les prix des locations sur Airbnb ont déjà augmenté de 85%. Selon les données collectées par France Info le 24 juillet 2023, les prix médians d’une location pour deux personnes seraient passés de 154 euros juste avant les Jeux olympiques à 523 euros pendant la cérémonie d’ouverture pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024.
Même son de cloche dans les hôtels. Les tarifs relevés par Le Parisien pour une chambre double subissent une augmentation allant de 395% à 1514% pour la nuit au 5 au 6 août 2024 par rapport à la même nuitée en 2023.
Répercussions à long terme
Les prix des locations de meublés touristiques réalisées par des particuliers pendant cette période particulière risque d’avoir des répercussions à plus long terme sur le marché de l’immobilier. Des appartements risquent d’être retirés du marché de la location à long terme pour être loués à court terme sur des plateformes comme Airbnb, et les prix à la vente vont aussi connaître une répercussion.
Certains propriétaires vont en effet faire l’expérience pour la première fois de la location touristique. Si cela se passe bien, « certains bailleurs, au regard des contraintes sur la rénovation énergétique, vont préférer se retirer du marché locatif classique pour plutôt louer sur le marché secondaire, sachant que les règles de performance énergétique ne s’appliquent pas concernant ces logements », explique David Rodrigues, juriste spécialisé en logement au sein de la CLCV.
Ce n’est pas ceux qui louent leur appartement pour quelques nuits qui posent problème, mais « ceux qui se professionnalisent et qui achètent des biens à dessein pour ne faire que de la location de meublés touristiques », précise l’adjoint de la mairie de Paris au logement, Ian Brossat.
« Il faut ramener Airbnb à sa juste mesure. Cela peut être utile de temps en temps, mais si ça prend la place des habitants, ça ne va pas », confirme Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.
Alerte en cas de prix supérieurs à la moyenne
Le cabinet du ministre délégué au Tourisme et les plateformes de location telles que Airbnb vont conclure un accord cet automne afin d’alerter les clients en cas de prix supérieurs à la moyenne et ce, à partir de janvier 2024. Ce message n’empêchera pas aux propriétaires d’annoncer leur location ni aux voyageurs de la réserver, mais au moins ces derniers seront prévenus.
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