Paris : accusé de trois viols, un homme remis en liberté après un vice de procédure

Par Robin Lefebvre
22 novembre 2024 15:42 Mis à jour: 22 novembre 2024 15:42

Alors qu’il avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour plusieurs viols en 2020, Karim B., 52 ans, a bénéficié d’un vice de procédure, qui lui a permis d’être remis en liberté. Il est depuis assigné à résidence dans un foyer de l’Essonne et placé sous surveillance électronique.

Karim B., 52 ans, a été remis en liberté mardi par la chambre de l’instruction de Paris alors qu’il avait été condamné en 2020 à vingt ans de réclusion criminelle pour plusieurs viols. La faute à un vice de procédure : il avait déposé une demande de remise en liberté en octobre mais celle-ci n’a pas été examinée dans le délai légal, raconte Le Parisien.

À cause de cette erreur administrative, il a donc été automatiquement relâché. « C’est la loi », assure un magistrat auprès du quotidien régional. Karim B., condamné pour « viols en récidive et viol sur personne vulnérable », fait l’objet d’un strict encadrement depuis sa libération. Il est également placé sous surveillance électronique mobile grâce à un dispositif qui permet de suivre ses déplacements en temps réel.

Deux jours de recherches auront été nécessaires pour trouver un hébergement au quinquagénaire, désormais assigné à résidence dans un foyer situé dans l’Essonne. Il ne peut en sortir que de 10h à 13h et a interdiction de se rendre à Paris. Ses déplacements sont limités aux communes de Sainte-Geneviève-des-Bois et Saint-Michel-sur-Orge, avec interdiction formelle de se rendre à Paris. « Et s’il ne respecte pas ses obligations, son arrestation et son incarcération seront immédiatement mises en œuvre », a souligné l’avocat général.

De nombreuses condamnations

Arrêté en Espagne et extradé vers la France il y a six mois, Karim B. avait été jugé et condamné par contumace en 2020 pour trois viols commis entre 2003 et 2006 à Paris, l’un desquels avait été accompagné de violences physiques. Le quotidien francilien précise qu’il n’a jamais été entendu sur le fond des faits pendant l’enquête, se contentant de contester partiellement les accusations lors de son déferrement.

Plusieurs condamnations graves jalonnent son parcours. En 1994, il a été condamné à huit ans de réclusion pour vol avec arme et séquestration par la cour d’assises de la Haute-Savoie. En 2000, il a écopé de 18 mois de prison, dont six avec sursis, pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans. Il est considéré comme responsable de ses actes mais présente des troubles du comportement dits « analytiques », selon un expert psychiatre.

L’homme assure néanmoins être une nouvelle personne. « Je vis en Espagne depuis vingt ans. Je m’occupe des animaux […] et j’ai trouvé la vie qu’il me fallait près des bêtes », a-t-il déclaré devant les juges, tentant de plaider un changement de vie radical. Toutefois, les victimes et les jurés comptent encore sur un jugement définitif conforme à la gravité des faits reprochés.

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