D’après un document confidentiel que Le Figaro s’est procuré, la dette de la mairie de Paris atteindrait désormais près de 7 milliards d’euros. Un chiffre record qui inquiète l’ancienne conseillère aux finances de la mairie.
Le 20 décembre 2017, Myriam Métais – conseillère chargée du Budget, des affaires financières et des marchés publics à la mairie de Paris – adressait une note confidentielle à Anne Hidalgo afin d’alerter l’édile « sur les dangers de l’augmentation à venir des montants de remboursement de la dette, mais aussi des intérêts qui lui sont liés ».
« Même en contenant notre taux d’endettement à 85 % et notre dette à sept milliards d’euros, nous aurons, au-delà de 2020, deux contraintes à assumer», expliquait l’énarque en charge des finances parisiennes à l’époque.
« Dans les conditions actuelles favorables du marché, le niveau d’emprunt prévu d’ici la fin de la mandature va avoir pour effet d’augmenter, à partir de 2021, à 150 millions d’euros par an en moyenne la charge des intérêts (contre 100 à 120 millions en 2017-18) », poursuit Mme Métais.
« Surtout, le remboursement des annuités d’emprunt passera à près de 300 millions d’euros dès 2021, contre 200 millions par an depuis 2014, et atteindra même 300 à 400 millions d’euros en 2030/2040 », conclut la conseillère.
« La dette de la Ville de #Paris, inexistante avant l’élection de Bertrand Delanoë, atteint aujourd’hui 7 milliards d’euros. »
Nous ne laisserons pas aux jeunes générations à elles seules porter le fardeau financier ! @Parisien_nes @gaspardgantzer
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— Julien Diers (@JulienDiers) 18 novembre 2018
Contacté par Le Figaro, Emmanuel Grégoire – premier adjoint à la mairie de Paris – affirme que la capitale reste « une des villes les moins endettées de France » et préfère insister sur le fait que « l’important ce n’est pas le montant de la dette, mais notre capacité à rembourser ».
L’ancienne conseillère chargée du budget avait pourtant mis en garde la locataire de l’Hôtel de ville contre un « effet de ciseau » caractérisé par une baisse notable des recettes et une augmentation des charges. Elle recommandait ainsi de prendre des mesures drastiques, soulignant notamment l’incertitude qui pesait « sur les recettes de stationnement ».
Selon Le Figaro, bien que la Ville Lumière soit la plus verbalisée de France, la mairie de Paris a seulement collecté 230 millions d’euros en 2018 au lieu des 330 millions prévus dans le budget de l’année. Un écart substantiel qui confirme les inquiétudes de l’ancienne chargée du Budget et des affaires financières.
Désormais directrice du Pilotage de la modernisation et de la relation usagers au sein du Secrétariat général de la mairie de Paris, Myriam Métais appelle à la vigilance concernant le budget prévisionnel 2019 qui doit être voté entre le 10 et le 13 décembre :
« La conjugaison du ressaut des remboursements d’emprunts à partir de 2021 et du solde de l’exécution du Programme d’investissement de la mandature actuel estimé à un milliard d’euros, nous invitent à être très vigilants en fonctionnement et en investissement en exécution 2018 et au budget prévisionnel 2019 en vue de la prochaine mandature, dans un contexte de forte incertitude sur les ressources fiscales des collectivités. »
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