Deux agents des services de déminage ont laissé leur véhicule rempli de mines antichars, de matières explosives et de détonateurs sur la voie publique parisienne pendant 13 heures.
Révélée par Le Point, l’information a de quoi laisser songeur : fin janvier, deux agents du déminage n’ont pas hésité à laisser leur véhicule sans surveillance pendant plus d’une demi-journée après l’avoir garé à proximité de la Porte de Vincennes.
Selon une source citée par l’hebdomadaire parisien, les deux hommes transportaient « près de 300 kilos de matières actives », un chiffre que la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) s’est toutefois refusée à confirmer.
Parmi le matériel embarqué, des mines antichars, des détonateurs et du Semtex – un explosif polyvalent entrant dans la fabrication des mines qui a déjà été utilisé dans le cadre d’attentats terroristes.
Une affaire rocambolesque
Parti de l’est de la France, le convoi se dirigeait vers le centre de déminage de Bayonne lorsque les deux démineurs ont décidé de faire halte à Paris pour la nuit. Un arrêt au stand qui n’était vraisemblablement pas prévu à en croire la DGSCGC, celle-ci affirmant que les deux hommes avaient agi « de leur propre initiative ».
Si personne ne sait ce que les démineurs ont fait pendant cette soirée parisienne, ils n’ont pas hésité à abandonner leur véhicule près de la porte de Vincennes « dans un secteur très fréquenté, à proximité d’établissements scolaires, du dépôt de bus et de l’immeuble Garance, siège de différentes directions de la police nationale (CRS, PAF, IGPN mais aussi DGSCGC) », écrit Le Point.
Le matériel est donc resté sans surveillance entre 19 heures et 9 heures le lendemain matin. Rocambolesque, l’histoire ne s’arrête toutefois pas là : d’après le magazine, les deux hommes se seraient en effet autorisés une autre entorse à la procédure en empruntant le périphérique et plusieurs des tunnels qu’il comporte avec leur véhicule. Un comportement pourtant formellement interdit par le règlement en raison de la dangerosité des matières transportées.
Des sanctions à venir
Contactée par les journalistes du Point, la DGSCGC affirme qu’« une procédure disciplinaire est en cours ». « C’est une faute. Ces deux agents ont contrevenu aux règles en vigueur », ajoute l’organisme.
Rattachés au ministère de l’Intérieur, les fonctionnaires de la DGSCGC interviennent sur tous les types de catastrophes. Pour effectuer ses missions, l’institution « s’appuie sur 250 000 sapeurs-pompiers et sur les renforts nationaux qui peuvent intervenir sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger ».
Elle comprend également des démineurs issus des rangs de la police qui interviennent notamment en cas de colis suspect. Ce sont eux qui sont présents sur les grands évènements sportifs comme Le Tour de France ou qui encadrent les déplacements du président de la République.
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