Paris « interviendra » si des jihadistes français détenus en Irak ou en Syrie étaient condamnés à la peine de mort, a déclaré dimanche la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
« Bien entendu s’il y avait une question de peine de mort, l’État français interviendrait », a déclaré Mme Belloubet lors d’une émission politique organisée par les médias RTL, Le Figaro et LCI.
Pressée de préciser quelles actions seraient envisageables, la ministre a seulement indiqué qu’il pourrait notamment s’agir de « négocier avec l’État en question ». « Encore une fois ce serait un traitement au cas par cas », a-t-elle résumé.
Ses déclarations font écho à un vif débat en France sur le sort des ressortissants français qui ont rejoint les rangs du groupe État islamique en Irak et en Syrie et qui ont, depuis, été arrêtés dans ces pays.
Jusqu’à présent, le gouvernement français s’est dit favorable à ce que ces personnes soient jugées dans ces pays à la condition qu’elles y bénéficient d’un procès équitable.
« En tant que ministre de la Justice, je suis évidemment extrêmement attachée à un procès équitable », a répété la ministre dimanche.
Mais plusieurs voix ont dénoncé cette approche, assurant qu’elle pourrait conduire à la condamnation de ressortissants français à la peine de mort, notamment en Irak où elle est en vigueur.
Le 22 janvier, une Allemande a ainsi, pour la première fois, été condamnée à mort en Irak pour avoir rejoint l’EI.
Depuis, les avocats de deux jihadistes françaises détenues en Irak ont appelé le président Emmanuel Macron à « une mobilisation sans faille » au cas où elles seraient condamnées à mort.
Quelques dizaines de Français se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak ou en Syrie avec plusieurs dizaines d’enfants mineurs, d’après une source proche du dossier.
I.M. avec AFP
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