La Ville de Paris va limiter à 50 km/h la vitesse maximale autorisée sur le boulevard périphérique après les Jeux olympiques de l’été 2024 et y réserver une voie au covoiturage, pour limiter la pollution et les nuisances sonores. Néanmoins, la réduction de la pollution ne semble pas automatique.
Cette nouvelle révolution pour le périphérique parisien pourrait être effective « quelques semaines après les JO », a précisé jeudi lors d’une conférence de presse David Belliard, adjoint d’Anne Hidalgo chargé des Transports.
« Boulevard urbain »
Le périphérique, un des principaux axes urbains d’Europe, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et transportant 80% d’automobilistes seuls dans leur voiture. Cette mesure décriée, notamment par la droite francilienne, a pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores de cet axe de 35 kilomètres, notamment la nuit et pour les 500.000 personnes qui vivent à proximité.
« Le périphérique n’a plus vocation à être une autoroute urbaine », mais un « boulevard urbain », a souligné M. Belliard. La vitesse maximale autorisée sur le périphérique, ceinture routière de 35 kilomètres entourant la capitale depuis 1973, était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 en 2014.
La voie réservée au covoiturage, lancée pendant les JO, serait pérennisée dans le nord de Paris, puis dans le sud (Porte de Sèvres-Bercy) dans un deuxième temps. La voie de gauche du périphérique serait ainsi réservée aux véhicules transportant deux personnes ou plus pendant les pics de circulation, du lundi au vendredi de 7h00 à 10h00, et de 16h00 à 20h00. Elle pourra également être activée en cas d’accident ou de bouchons.
Des losanges lumineux indiquant l’activation de la voie sont en cours de test. Les contrevenants seront verbalisés via des caméras vidéo, dès la période des JO. Cette voie pourra également être empruntée par les transports collectifs, aux taxis, aux VTC (chargés uniquement), aux personnes en situation de handicap et bien sûr aux véhicules de secours. La circulation interfile pour les deux-roues, fortement demandée par les associations de motards, sera bien autorisée.
La mairie risque-t-elle de créer de nouveaux bouchons avec ces nouvelles limitations, comme le craignent ses détracteurs ? « On souhaite faire le même nombre de trajets, mais avec moins de voitures », a rétorqué David Belliard. Il faut cependant développer le covoiturage qui reste encore « trop marginal », a-t-il souligné.
Pour pérenniser la voie de gauche, la mairie de Paris a cependant besoin l’accord du préfet de Paris pour la pérennisation de la voie de covoiturage. « Je ne doute pas que le gouvernement s’engage à nos côtés, que la santé de nos concitoyens soit plus importante qu’une forme de fascination pour la voiture », a lancé David Belliard.
Selon la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (LR), Anne Hidalgo « veut décourager les banlieusards de prendre leur voiture ». « Le problème, c’est qu’on n’a pas encore les infrastructures de transport en commun suffisantes et ça n’aura pas changé le 14 septembre 2024. Il aurait fallu attendre l’ouverture du Grand Paris Express », a souligné Valérie Pécresse mercredi au Figaro, évoquant les 330 kilomètres de nouveaux métros qui traverseront la région en 2030. « Ce sont les arguments de ceux qui se disent écolos mais ne le sont pas », a répliqué Emmanuel Grégoire jeudi. « Il y a toujours une bonne raison de ne pas le faire ou de le faire plus tard ».
Des résultats contradictoires
La corrélation entre vitesse et pollution ne semble pas évidente. Les résultats sont positifs pour la ville de Lyon qui a baissé sa limite à 70 km/h. À l’inverse, Rennes vient de l’augmenter de 70 à 90 km/h, la qualité de l’air se dégradant par endroit.
La mairie de Paris a par ailleurs appelé la Région et les maires des communes voisines à construire une « stratégie cohérente » pour éviter les reports du trafic vers l’A86 et la Francilienne, qui encerclent Paris au-delà du périphérique, et développer le covoiturage.
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