Le Sacré-Cœur, l’un des monuments les plus visités et photographiés de Paris, doit être bientôt classé au titre des monuments historiques, a indiqué mardi l’adjointe au patrimoine, qui avait repoussé le dossier en raison des commémorations des 150 ans de la Commune.
Une classification qui s’est fait attendre
Lors du prochain conseil municipal, mi-octobre, les élus parisiens se prononceront pour autoriser l’État à classer monument historique la célèbre basilique, le niveau de protection le plus élevé, a indiqué Karen Taïeb lors d’une conférence de presse.
En 2020, l’adjointe au patrimoine avait obtenu l’inscription au titre des monuments historiques, le premier niveau de protection, pour l’église de pierre blanche perchée sur la butte Montmartre, la plus visitée de la capitale après Notre-Dame.
Mais sur 96 édifices cultuels appartenant à la Ville, le Sacré-Cœur ne sera que le 67e à obtenir son classement, indique la mairie, alors que la campagne pour leur protection a démarré en 2011.
Lieu de l’épisode sanglant de la Commune de Paris
C’est en effet au pied du Sacré-Cœur, dans le square Louise-Michel, que la maire a commémoré début 2021 les 150 ans de la Commune, épisode insurrectionnel sanglant qui a débuté par la prise de canons à l’emplacement de la basilique, avant que celle-ci ne soit construite.
La Commune de Paris s’est produite suite à la guerre franco-prussienne et la fin du Second Empire en France. La Garde nationale, qui avait défendu Paris pendant la guerre, n’a pas accepté que l’armée régulière reprenne la ville à la fin de la guerre. Le 18 mars 1871, l’armée régulière et le gouvernement parlementaire récemment élu, se retirent temporairement à Versailles, laissant la ville sans défense.
La Commune de Paris s’est dissoute pendant la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871, lorsque l’armée régulière est revenue et a pris le contrôle de la ville. D’après les rapports, l’armée régulière a tué plus de personnes que les Communards et leurs sympathisants. Cependant, les Communards ont tué massivement des Parisiens et détruit à grande échelle des biens, avant et lors du retour de l’armée régulière. Ils ont incendié les bâtiments publics et les maisons privées. D’innombrables colonnes de fumée ont rendu l’air souvent irrespirable pendant plusieurs jours. Des récits contemporains témoignent qu’un quart de Paris aurait été détruit.
Ils ont détruit des trésors culturels et artistiques de l’histoire française. De grandes quantités d’œuvres témoignant de l’héritage culturel unique de la France et rassemblées à Paris depuis des centaines d’années ont été détruites ou sont parties en fumée. Des peintures, des sculptures, des parchemins et des œuvres d’architecture ont disparu pour toujours.
De sang-froid, ils ont tué des dizaines d’otages innocents, dont des prêtres, l’archevêque de Paris et les Gardes suisses. Ils se sont débarrassés des espions suspectés en leur liant mains et pieds et en les jetant à la Seine. Tous ces actes destructeurs et ignobles ont également servi de modèle aux révoltes prolétariennes communistes qui ont suivi ensuite dans le reste du monde.
Un Vœu national, deux mois avant La Commune
Même si « les historiens montrent qu’il n’y a pas de lien entre la création de cette basilique et la Commune, il y a eu des événements marquants qu’on ne peut pas écarter », explique Mme Taïeb qui avait fait le choix de décaler le classement pour ne pas « que les deux événements se chevauchent ».
En effet, le Vœu national pour « l’érection à Paris d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus » (« Au Cœur Sacré de Jésus, la France fervente, pénitente et reconnaissante ») date de janvier 1871, soit deux mois avant La Commune qui a duré de mars à mai. Ce vœu était le fruit d’une correspondance entre deux notables parisiens, Alexandre Legentil et Hubert de Fleury, débutée en septembre 1870, après la chute du Second Empire à Sedan et la proclamation de la Troisième République le 4 septembre.
Le Vœu national de 1871 exprimait la volonté « d’expier les péchés commis » par la France. Si en 1873, La Commune n’est pas mentionnée dans le texte de l’Assemblée nationale, les auteurs du Vœu national étaient très critiques sur La Commune. Alexandre Legentil dira dès avril 1871 : « Paris s’enfonce de plus en plus dans la fange la plus immonde. Les terroristes de 1793 étaient des saints à côté de ces gens-là. »
En 1873, l’Assemblée nationale déclara d’utilité publique la basilique, terminée en 1923.
À lire:
Commune de Paris de 1871: quand le communisme a commencé à empoisonner le monde dans notre série L’histoire cachée du communisme.
Restauration prévue aussi de la place de la Concorde
L’adjointe au patrimoine a par ailleurs annoncé pour 2023 la restauration des deux fontaines XIXe siècle de la place de la Concorde, dont l’état dégradé est une critique récurrente des opposants à la maire.
« Lille » et « Strasbourg », deux des huit guérites datant de 1837 qui entourent la place et représentent chacune une grande ville française, seront également restaurées avant les Jeux olympiques de 2024, pendant lesquels la vaste place sera transformée en stade éphémère pour accueillir, autour de l’obélisque, les compétitions dites de sport urbain (BMX freestyle, breaking dance, skateboard et basket à trois).
Interrogée sur les économies d’énergie, et notamment de l’eau, Mme Taïeb a indiqué que 21 fontaines parisiennes sur 95 avaient vu leur alimentation coupée depuis début août en raison de la sécheresse.
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