Pas de révolution attendue mais une inconnue pour tous : le format inédit du contre-la-montre par équipes mardi sur Paris-Nice éveille la curiosité même si les coureurs estiment pour la plupart qu’il ne va pas bouleverser la donne au niveau du chronomètre.
Après trente ans d’absence, cet exercice si particulier et quelque peu délaissé du cyclisme est de retour sur « la course au soleil » avec un chrono de 32,2 kilomètres à Dampierre-en-Burly, dans le Loiret. Et pour fêter ça, les organisateurs sont allés débusquer une petite nouveauté après avoir épluché le règlement de l’Union cycliste internationale (UCI) et constaté que la chose était possible.
« Habituellement sur un contre-la-montre par équipes ont prend le temps sur le quatrième ou le cinquième coureur à passer la ligne. Là ça sera sur le premier, un peu comme en vitesse olympique sur piste. Ca ne s’est encore jamais fait. Donc on va voir ce que les équipes vont adopter comme tactique », explique le directeur de la course François Lemarchand à l’AFP.
L’affaire change de fait pas mal la donne. Alors que le règlement traditionnel oblige les équipes à arriver groupées, il devient envisageable de laisser les plus forts voire même un seul homme franchir seul la ligne pour figer le temps de l’équipe.
Un travail d’équipe
Sachant tout de même que le temps réel prévaudra pour tous les coureurs attardés, y compris les leaders. Hors de question donc par exemple que la Jumbo-Visma laisse Tobias Foss, champion du monde en titre du chrono, mettre le turbo sans avoir son leader Jonas Vingegaard, qui joue le classement général, sur le porte-bagage.
Mais, explique François Lemarchand, « on peut très bien imaginer qu’à un kilomètre de l’arrivée, il ne soient plus que deux et qu’un équipier lance son leader qui finit au sprint ».
Voilà pour la théorie. En pratique, les coureurs estiment qu’au final cela ne devrait pas changer tant de choses que ça.
« Je ne pense pas que ça fera une grande différence, sur ce type de parcours, tout plat, il vaut mieux être à plusieurs » assure le Danois Tobias Foss à l’AFP.
Autre grand spécialiste du chrono, le Suisse Stefan Kung (Groupama-FDJ) est d’accord. « S’il y avait une bosse à la fin, on aurait certainement préservé David (Gaudu, son leader) pour qu’il puisse finir très fort. Mais vu le parcours ça ne va pas changer grand-chose », dit-il.
« Je pense qu’on verra des équipes très groupées jusqu’à 2/3 km de l’arrivée et après tout le monde va faire un dernier relais costaud », ajoute le Suisse, vice-champion du monde de la spécialité.
« Tu vas toujours beaucoup plus vite à trois ou quatre. De toute manière, avec le niveau qu’ont les équipiers aujourd’hui, à part un Kung ou un Ganna qui pourrait peut-être finir seul sur 500 mètres, je ne vois pas », analyse Pascal Lino, ancien porteur du maillot jaune et champion de France du contre-la-montre par équipes en 1988.
?@JumboVismaRoad remporte le contre-la-montre par équipe mais c’est ??@MagnusCort qui prend le @MaillotjauneLCL !?
⏪ Revivez le dernier kilomètre.?@JumboVismaRoad wins the team time trial but ??@MagnusCort takes the yellow jersey!?
⏪Relive the last kilometre.#ParisNice pic.twitter.com/tZHgj5hTU6— Paris-Nice (@ParisNice) March 7, 2023
Selon Benjamin Thomas (Cofidis), champion de France du chrono en 2019 et 2021, « il faudra rester sur un schéma classique jusque dans les trois, quatre derniers kilomètres ».
Et même dans le final « il ne faudra pas s’esseuler trop vite avec cette arrivée en faux-plat descendant en cuvette puis le faux-plat montant à la fin ». Il en est persuadé: « le classement général ne va pas être remodelé. Ce sera plus spectaculaire en revanche. »
Qui est le favori ?
Et à qui profitera ce chrono new look ? La surpuissante Jumbo-Visma qui, outre Vingegaard et Foss, compte également Rohan Dennis, double champion du monde du contre-la-montre, dans ses rangs, partira favori face notamment au Team UAE de Tadej Pogacar qui a, pour ne rien arranger, enregistré un retard de livraison de son matériel à l’intersaison.
Le Belge Tim Wellens, lieutenant du « Pogi » ne se dit pas inquiet pour autant. « Tadej est fort et c’est le plus important. Dans le pire des cas, il va perdre quelques secondes et il est suffisamment costaud pour les récupérer plus tard dans la semaine. On espère ne pas perdre de temps. En fait on veut même en gagner », insiste-t-il.
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