Jusqu’à présent, Paris faisait figure d’exception en n’étant pas dotée d’une police municipale. Mais en 2024, des policiers municipaux parisiens sillonneront les rues de la capitale. Un texte de loi actant la création de cette police sera prochainement débattu à l’Assemblée nationale.
Mercredi dernier, en commission des lois, les principes d’une police municipale non armée à Paris souhaitée depuis 2018 par la maire Anne Hidalgo ont été adoptés avec l’avis favorable du gouvernement. Le texte, porté par les députés LREM Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, sera débattu à partir du 17 novembre à l’Assemblée nationale, relate France 3 Régions.
À l’heure actuelle, Brest et Paris sont les seules villes françaises de plus de 100 000 habitants à ne pas avoir leur propre police. Ce qui ne sera bientôt plus le cas de la capitale. En effet, dès 2021 (pour répondre aux objectifs fixés pour 2024), 5 000 futurs policiers municipaux vont être formés dans une école parisienne créée spécialement pour cette fonction.
Paris faisait figure d’exception. La capitale n’était pas encore dotée d’une police municipale. En 2024, des policiers municipaux parisiens sillonneront les rues de la capitale. https://t.co/L1TLWSViTm pic.twitter.com/iZIVmGPHvt
— France 3 Paris (@France3Paris) November 8, 2020
À noter que selon un rapport de la Cour des Comptes, 57 % des policiers municipaux en France portaient une arme à feu en 2019. Mais concernant Paris, aucune arme à feu ne sera portée par les agents, car Anne Hidalgo n’y est pas favorable. Les policiers municipaux auront droit à des bâtons type Tonfa, des gilets pare-balles, des bombes de gaz lacrymogène, des caméras piéton, des gyrophares et des uniformes sur lesquels sera inscrit « police municipale » au dos.
Pour justifier ce choix, la maire de Paris a expliqué que « la police municipale parisienne doit jouer un rôle pacificateur. C’est une police qui connaîtra les commerçants, les acteurs du quartier, qui pourra intervenir pour pacifier. Et la police nationale gardera son rôle dans tout ce qui est lutte contre le grand banditisme, le terrorisme et les trafics de stupéfiants ».
Selon Nicolas Nordman, l’adjoint à la maire de Paris en charge de la Sécurité, les missions de ces agents porteront en priorité « sur la lutte contre les incivilités qui pourrissent la vie quotidienne des Parisiens, les dépôts sauvages d’ordures, la pollution sonore, les vélos et trottinettes qui roulent sur les trottoirs ou les infractions sur les pistes cyclables ».
Concernant l’absence d’armes à feu, Nicolas Nordman explique : « L’armement introduit quelque part un risque de confusion entre police municipale et police nationale. » Cependant, pour beaucoup d’autres élus, cette absence d’armes létale peut devenir un problème.
Rachida Dati rappelle par ailleurs que « pour toute commune de plus de 100 000 habitants, l’État impose la mise en place d’une police municipale armée ». De plus, pour ceux qui appuient la demande d’armement létal, l’exemple de l’intervention récente des policiers municipaux à Nice est plus que révélateur : « S’ils n’avaient pas été armés, ça aurait été un massacre », estiment-ils.
Un avis que partage Fabrice Durix, agent de surveillance de Paris et délégué Unsa : « Avoir un flocage, une tenue, mais sans armement, c’est faire de nous une cible », conclut-il.
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