À Paris, les forces de l’ordre font face à une augmentation des plaintes pour viol, de 4 par jour en moyenne jusqu’à 10 pour le mois d’août dernier.
Les nuits peuvent mal se terminer à Paris pour les jeunes femmes revenant de boîtes de nuit ou de soirées. « Tous les week-end, on traite une ou deux affaires de viol sur des femmes qui sortent de soirée à Paris », déplore ainsi un commissaire expérimenté sur Le Parisien.
Les rues de Paris et certains quartiers animés tels que les Halles, Bastille, les Champs-Élysées, les quais de Seine ou de canaux sont autant de points chauds où des individus louches vont commettre leurs méfaits.
Le ministère de l’Intérieur indique ainsi qu’entre janvier et juillet 2022, 754 cas de plaintes pour viol ont été enregistrés, soit 4 plaintes déposées par jour.
Valérie Boyer : «On assiste à une «surdélinquance» des personnes étrangères en situation irrégulière» #LaMatinale pic.twitter.com/mk2EYQrCSW
— CNEWS (@CNEWS) September 13, 2022
« Cette centaine de crimes dénoncés par mois est un chiffre à relativiser car il y a parmi eux des faits anciens ou pas toujours avérés », souligne un fonctionnaire au Parisien.
« Composer le 17 en cas de danger »
En août, le nombre de plaintes s’est multiplié et présente parfois des circonstances différentes : une touriste américaine violée par un Algérien dans les toilettes publiques du IVe arrondissement ou cette jeune kinésithérapeute sortie en discothèque qui s’est réveillée chez un architecte du XIIIe arrondissement alors qu’il la violait. Plus récemment, le week-end dernier, vers 3h du matin, c’est un Tchadien qui s’est introduit de force dans la voiture d’une jeune femme qui s’apprêtait à démarrer, l’a violée, frappée et tenté de voler le véhicule.
Autre phénomène inquiétant, les jeunes femmes faisant appel aux VTC et piégées par les chauffeurs, à l’image de cette affaire traitée après qu’une femme s’est réveillée à 9h du matin alors qu’un chauffeur de VTC était, là encore, en train de la violer, à son domicile. La victime se souvient seulement être rentrée chez elle vers 5h après avoir été ramenée par ce chauffeur…
Matthieu Valet est porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police. Selon lui, il y a « une recrudescence d’agressions de femmes dans des quartiers plutôt animés, commis par des rôdeurs ». Le fonctionnaire rappelle ainsi qu’« il ne faut pas hésiter à composer le 17 en cas de danger ».
Des enquêtes parfois compliquées
Mais les enquêtes demeurent parfois difficiles du fait des délais et du manque de preuves. Ce même magistrat rappelle l’importance de déposer plainte le plus rapidement possible afin de pouvoir prélever des traces génétiques de l’agresseur ou infirmer la présence de substances chez une victime qui aurait été droguée.
« Souvent, on se trouve face à des dossiers où la parole d’une femme se confronte à celle d’un homme, sans élément scientifique, sans preuve formelle. Judiciairement parlant c’est compliqué », souligne ce même magistrat dans Le Parisien. « Plus les faits sont signalés tôt voire immédiatement, plus nous pouvons disposer de preuves médico-légales. Si ces femmes ont été droguées à leur insu, on peut aussi le savoir si les prélèvements sont effectués dans les heures qui viennent. »
Aussi, parle t-on parfois de « miols », des agressions sexuelles difficiles à caractériser. « C’est la pire des situations où on se trouve à mi-chemin entre un viol et une relation consentie », rapporte un enquêteur au Parisien. C’est à nous, policiers, qu’il revient de détecter dans une déposition ou une audition des incohérences ou en tout cas des éléments qui ne nous paraissent pas assez solides pour engager des poursuites. » Rappelant que « le viol est un événement tellement traumatique », il est difficile pour les victimes de constituer un récit, surtout quand la culpabilité ou la honte viennent s’y ajouter.
« Ce ne sont pas toujours des enquêtes faciles à mener. »
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