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Paris : squattée par plus de 200 migrants, la Gaîté Lyrique au bord de l’effondrement économique

décembre 16, 2024 16:36, Last Updated: décembre 16, 2024 17:55
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Depuis mardi 10 décembre, la Gaîté Lyrique, salle de spectacle parisienne, est squattée par plus de 200 migrants et par des jeunes qui les soutiennent. La direction craint que cet incident signe l’effondrement économique du lieu culturel. Les 60 salariés craignent de perdre leur emploi si la situation perdure. 

Une semaine plus tard, toujours aucune solution. Depuis mardi, plus de 200 jeunes mineurs isolés, la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, ont pris possession de la Gaîté Lyrique, une salle de spectacle située dans le IIIe arrondissement de Paris, qui accueille d’ordinaire des conférences, des expositions et parfois des distributions solidaires. Ils étaient même plus de 300 ce week-end, relate Le Parisien ce dimanche 15 décembre. Des membres du collectif des Jeunes de Belleville squattent également les lieux.

Les migrants, qui voient leurs repas être assurés par des associations, demandent un toit à la Ville de Paris et à l’État. « La Gaîté Lyrique n’est pas adaptée pour que l’on y vive, mais nous avions besoin de nous mettre au chaud, et nous ne partirons pas de là sans une solution d’hébergement réelle et durable. Nous sommes mineurs, nous y avons droit », pense savoir l’un des leaders du groupe de migrants.

La direction de la Gaîté Lyrique, qui se montre particulièrement compréhensive, craint malgré tout de devoir mettre la clé sous la porte, après avoir déjà annulé la moitié de sa programmation . « Le manque à gagner est tel que l’on va droit vers un dépôt de bilan », a déploré la directrice, Juliette Donadieu, qui souhaite conserver les 60 emplois de la Gaîté Lyrique. Le dilemme semble impossible entre générosité excessive et impératifs économiques.

« Est-ce que vous voulez mettre 250 jeunes dehors avec l’hiver ou est-ce que l’on reste comme ça ? Sauf que si l’on reste comme ça, nous aurons des problèmes économiques importants, » explique David Robert, membre de la direction de la Gaîté Lyrique sur le plateau de BFM Paris Île-de-France. « Ce sont des évènements sur lesquels reposent la santé économique du lieu. Les 60 salariés sont extrêmement solidaires, mais nous n’allons pas pouvoir tenir longtemps, » s’alarme-t-il.

« Trop peu de réponses de l’État »

« Nous dénonçons vivement l’inaction et l’incapacité de dialogue entre les services de l’État et ceux de la ville de Paris. Cette inaction met clairement en danger les personnes hébergées et les équipes qui affrontent seules la situation, sans aucun calendrier de résolution », déclare la Gaîté Lyrique dans un communiqué publié samedi.

Montré du doigt, la ville de Paris se défend en renvoyant la balle à l’État. Léa Filoche, en charge notamment de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés, rappelle que l’hébergement d’urgence est une compétence de l’État : « Nous avons trop peu de réponses de l’État, on est laissé très seuls vis-à-vis de publics à la rue. On est prêt à faire notre part, à mettre les moyens qu’il faut mais on ne peut pas le faire seul en tant que collectivité », explique-t-elle à France Bleu Paris.

Une situation qui n’a pas laissé de marbre l’avocate Emmanuelle Gave, qui a vivement dénoncé ce squat sur X, percevant une plus grande menace : « Qu’est-il arrivé à la notion de propriété privée dans ce pays ? J’aimerais à ce titre rappeler que nous donnons 23 milliards, l’équivalent de deux budgets de la justice à diverses « associations » qui rendent ensuite possible ce genre de captation. La première des choses à reprendre est ce droit et le droit évidemment de faire respecter son titre de propriété par tous moyens proportionnels dans l’usage de la force. »

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