Un adolescent a été tué par arme blanche mardi matin près du lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris lors d’une rixe entre bandes rivales, des affrontements de plus en plus fréquents dans la capitale.
« Ce meurtre s’inscrit dans la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du XIIIe arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024 », a précisé à l’AFP le parquet. Les faits se sont déroulés peu après 8h00 à proximité de l’établissement scolaire lors d’une rixe, selon une source policière.
À l’arrivée des policiers, « les protagonistes avaient pris la fuite » a-t-on poursuivi de même source. Un mineur « se trouvait en arrêt cardio-respiratoire présentant des blessures à la tête « , a ajouté le parquet de Paris, précisant qu’un « couteau avait été découvert à proximité de lui ».
« En dépit des tentatives de réanimation du Samu », le décès de l’adolescent a « été constaté à 9h15 », a précisé le parquet de Paris. La plupart des élèves étaient déjà entrés dans l’établissement au moment des faits, a précisé le maire du 13e, Jérôme Coumet, présent sur place. En fin de matinée, la rue devant l’établissement était bouclée par les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Une sécurisation du secteur mise en place »
Un magistrat de permanence du parquet s’est rendu sur place et une enquête pour meurtre a été confiée à la sûreté territoriale de Paris. « Une sécurisation du secteur a été mise en place sur instruction du préfet de police de Paris » Laurent Nunez, a précisé la source policière.
« Moi ça fait longtemps que je tourne ici, ici il a déjà eu quelques bagarres. Mais celle-là, c’est la pire qui a été enregistrée », témoigne auprès de l’AFP Adam Gharsallah, 18 ans, habitant du quartier. « Il y a déjà eu des bagarres, mais c’est la pire bagarre, c’est un meurtre quoi. » « Ça fait 18 ans qu’on est là. C’est la première fois qu’on voit ça. Il y a parfois des bagarres mais jamais avec des couteaux de cuisine », déplore également Nicolas, un restaurateur, à nos confrères du Figaro.
« On ne comprend pas, la victime était scolarisée dans le Val-de-Marne », a expliqué Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement de Paris, au micro de Cnews.
Entre 2022 et 2023, les rixes entre bandes rivales ont progressé de 10% dans l’agglomération parisienne, atteignant 413 faits contre 375, selon les éléments communiqués par la préfecture de police de Paris. Il y a eu 4 décès en 2023 contre 3 en 2022. Le nombre de blessés a augmenté de 26% et celui de l’utilisation d’une arme (de toute nature) a progressé de 22,5% entre 2022 et 2023.
Les agressions entre bandes rivales sont régulières à Paris et en Île-de-France, entraînant des interventions des forces de l’ordre pour des attroupements armés de dizaines d’adolescents et de jeunes hommes et des violences en réunion, non liés au trafic de stupéfiants.
Une « attention resserrée »
Plusieurs mineurs ont été grièvement blessés ou tués lors de ces rixes. Mi-octobre, Meissane, un adolescent de 16 ans, a ainsi été poignardé à mort à 900 mètres de son lycée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Ce phénomène, a détaillé le parquet de Paris, fait l’objet d’une « attention resserrée de GLTD spécifiques (Groupements locaux de traitement de la délinquance), réunissant le parquet de Paris, la préfecture de police, la préfecture de région, la Ville de paris, l’Éducation nationale et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ».
L’objectif est que « les signes précurseurs soient détectés au plus tôt, communiqués aux autres acteurs, et déclenchent des patrouilles préventives au plus près des lieux d’inquiétude », ajoute le parquet.
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