Handicapé au dos après une séance de soins qui s’est mal passée, un patient est soupçonné d’avoir engagé deux Géorgiens pour exécuter son ancien praticien.
C’est une histoire rocambolesque à laquelle les fonctionnaires du 1er District de la police judiciaire (DPJ) ont été confrontés. Digne d’un roman policier, le scenario met aux prises un kinésithérapeute parisien avec un ancien patient mécontent qui aurait tenté de le faire assassiner par des hommes de main tout droit venus de Géorgie.
Le lundi 6 mai, Michel H. gare son scooter à proximité de la place du Trocadéro, dans le 16e arrondissement de Paris. Il traverse ensuite l’avenue d’Eylau pour ouvrir son cabinet de kinésithérapie. Violemment percuté par un véhicule de la marque Citroën, le sexagénaire n’aura pas le temps de rejoindre le trottoir d’en face. Selon Le Parisien, Michel H. « ne doit la vie qu’à son casque ».
Souffrant de blessures légères, il se verra prescrire quatre jours d’ITT. Quant à la voiture qui l’a renversé, elle sera retrouvée abandonnée à seulement quelques mètres du lieu de l’accident.
Saisis de l’affaire, les policiers du 1er DPJ se rendent compte que la scène qui s’est déroulée le 6 mai n’a en réalité rien d’un banal accident. Après une dizaine de jours d’enquête, ils finissent par remonter la piste d’un groupe criminel en retraçant les déplacements de la Citroën.
Un différend vieux de plusieurs années
Si la plaque d’immatriculation du véhicule ne leur permet pas d’identifier son propriétaire, « faute de papiers en règle », ils constatent que la voiture a été régulièrement stationnée à côté d’un hôtel du 18e arrondissement. Leurs investigations les mènent finalement à deux ressortissants géorgiens arrivés en France via l’aéroport de Beauvais le jeudi 2 mai.
« Depuis l’an passé, il y a une liaison aérienne directe entre la Géorgie et Beauvais, et nous avons constaté que cette ligne ne servait pas uniquement aux touristes… mais aussi à des équipes de malfaiteurs », a expliqué un officier de police de l’Oise aux journalistes du quotidien francilien.
Dans le même temps, les enquêteurs apprennent que Michel H. entretient un différend vieux de plusieurs années avec un ancien patient prénommé Sylvain F. Contrarié par les soins prodigués par le kinésithérapeute qu’il considère responsable de son handicap au dos, ce professeur de musique de 47 ans aurait menacé le praticien à plusieurs reprises et l’aurait traîné en justice après une séance qui s’est mal passée.
« Il bénéficie d’une allocation adulte handicapé pour un problème au dos. Le kinésithérapeute l’aurait manipulé au cou et aux cervicales », raconte un proche de l’affaire cité par Le Parisien, qui précise que Michel H. a d’ailleurs écopé d’un blâme de la part de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes dans ce dossier.
« Il a remâché sa rancune pendant tout ce temps avant d’assouvir sa soif de vengeance », observe un autre proche du dossier.
« Asséner des coups de masse sur les genoux et les poignets du kiné »
Après avoir intenté différents recours, Sylvain F. finit par obtenir une indemnisation de 30 000 euros, sans toutefois parvenir à faire radier le kinésithérapeute. En s’intéressant de plus près à la piste menant vers cet ancien patient, les agents du 1er DPJ découvrent qu’il entretient des relations avec une amie géorgienne rencontrée sur l’application Tinder. Ce serait elle qui aurait « fait appel à un intermédiaire » pour faire venir les deux tueurs à gages dans l’Hexagone.
Les écoutes téléphoniques menées par les enquêteurs révèlent que le professeur de musique suspecté d’être le commanditaire de la tentative d’assassinat est furieux contre les deux hommes de main, à qui il reproche de ne pas avoir réussi à éliminer le praticien qu’il poursuit de sa haine. Il exige que les deux Géorgiens « terminent le travail ou remboursent l’argent perçu » pour exécuter leur contrat, soit une somme de 2000 euros.
« Il propose aussi aux exécutants d’asséner des coups de masse sur les genoux et les poignets du kiné, ce qu’ils refusent », confie un proche du dossier aux journalistes du Parisien.
Une rancune tenace
Jeudi dernier, la police décide d’appréhender les suspects. Sylvain F. et un de ses amis l’ayant accompagné pendant un rendez-vous destiné à « mettre la pression » sur les Géorgiens, ainsi que trois intermédiaires – dont un individu soupçonné d’avoir fourni le véhicule utilisé pour agresser Michel H. – sont interpellés à Paris et dans l’Oise, tandis que les deux tueurs à gages restent introuvables.
Si le commanditaire présumé a refusé de coopérer avec la police pendant sa garde à vue, ceux qui sont soupçonnés d’être ses complices auraient « reconnu l’existence du contrat d’assassinat », d’après Le Parisien. Quatre suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire le 17 mai.
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