« On préfère notre sécurité à une augmentation de salaire » : une centaine de policiers et des proches de policiers ont manifesté jeudi soir à Paris pour réclamer de meilleures conditions de travail, au lendemain de l’annonce par le ministère de l’Intérieur d’une revalorisation salariale pour les gardiens de la paix.
« Notre combat, c’est le changement des conditions de travail des policiers, c’est-à-dire le matériel, les effectifs, une considération hiérarchique accrue, un paiement et une défiscalisation des heures supplémentaires », a expliqué Marie (prénom modifié), une porte-parole de la « mobilisation de policiers en colère » (MPC).
La colère des policiers se manifestera par de nouvelles manifestations nocturnes.#GyrosBleus #LesGyrosBleus
Participation du @association_mpc des @_FFOC_
Et les associations de policiers en colère…
Je réitère, nous ne sommes pas un syndicat. https://t.co/k8l17tHdrf— Guillaume Lebeau (@Guigui02410373) December 16, 2018
« On se demande pourquoi on nous a donné l’argent aussi vite, si c’est pas pour nous faire taire plus qu’autre chose », a-t-elle renchéri.
Le rassemblement, qui s’est déroulé dans le calme à côté du commissariat du 8e arrondissement, non loin du ministère de l’Intérieur, avait été organisé par la MPC et les « gyros bleus ».
Dialogue avec les syndicats, qui ont triché pour gagner les élections. Vous excluez 10 organisations syndicales + les associations de policiers. Amusant les non invités soutiennent en majorité les #GiletsJaunes et les #Gyrosbleus. Pour payer les heures supp, suffit d'un virement. https://t.co/DtBDH0u3kG
— VIGI (@VIGI_MI) December 18, 2018
Ces collectifs sont insatisfaits des mesures annoncées mercredi soir par Beauvau pour apaiser la grogne des policiers, qui réclamaient plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux « gilets jaunes ».
Au terme de tractations tendues et devant la menace d’une reconduite du mouvement de mobilisation, l’Intérieur a renoncé à verser la prime exceptionnelle de 300 euros et accepté une augmentation programmée des salaires. En moyenne, les policiers pourraient toucher au bout d’un an entre 120 euros et 150 euros nets supplémentaires par mois, selon leur grade.
Depuis la prise de fonction de @CCastaner 9 policiers se sont suicidés. Depuis la prise de fonction de @DGPNEricMorvan 49 policiers se sont suicidés. @Place_Beauvau doit être libérée de ses dirigeants pathogènes et le respect de la dignité humaine redevenir la règle. #Gyrosbleus https://t.co/Jl2YshHWvo
— VIGI (@VIGI_MI) December 18, 2018
Mais pour Nicolas (prénom modifié), lui aussi porte-parole de la MPC et gardien de la paix à Paris, le compte n’y est pas : « 120 euros, c’est des broutilles. Je préfère des véhicules qui fonctionnent ».
« On nous parle de salaires. Nous, on vous parle d’humains », s’est indignée Perrine Salé, porte-parole des « femmes des forces de l’ordre en colère » et compagne d’un policier. « Il y en a marre que nos enfants ne soient plus respectés parce qu’ils sont fils de policiers ».
https://twitter.com/association_mpc/status/1075887922124124161
Une vingtaine de « gilets jaunes » étaient également présents à la manifestation, parmi lesquels Pascal Chiron, 51 ans. « On est venus pour faire baisser la tension qu’il y a entre nous parce que, pour le moment, on est ennemis », a-t-il dit.
D. S avec AFP
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