Si l’officine bénéficiait jusqu’à présent d’un régime dérogatoire lui permettant d’occuper la rue afin d’y entreposer ses palettes de gel hydroalcoolique, la préfecture de police lui demande désormais de trouver de nouveaux locaux pour continuer sa production.
Spécialisée dans les préparations magistrales destinées au traitement de maladies rares, la pharmacie Delpech s’est mise à fabriquer de grandes quantités de gel hydroalcoolique dans le cadre de la crise sanitaire liée à l’épidémie du virus de Wuhan.
Pour répondre à la demande et être en mesure d’approvisionner ses confrères, les pompiers, les forces de l’ordre, les hôpitaux ou les Ehpad, l’officine établie au numéro 5 de la rue Danton, dans le VIe arrondissement de Paris, a même dû « réquisitionner » la chaussée afin d’y stocker des palettes de produits, avec l’accord de la préfecture de police.
Aujourd’hui, la pénurie de liquide désinfectant ne semble toutefois plus être de mise et les quantités produites par la pharmacie s’amenuisent.
« Les Ehpad et hôpitaux ont ce qu’il faut et depuis quelques jours nous ne produisons plus que 40 000 litres par semaine. Mais c’est quand même l’équivalent de 400 000 doses [individuelles] », a expliqué Fabien Bruno, le gérant de l’officine, dans les colonnes du Parisien.
Le régime dérogatoire qui permettait jusqu’à présent à la pharmacie Delpech d’occuper la chaussée est désormais remis en question. Fabien Bruno est en effet prié de trouver une autre adresse s’il souhaite continuer à fabriquer du gel hydroalcoolique en grande quantité.
« Lorsque cette pharmacie nous a sollicités au tout début du confinement, nous avons été réactifs et les avons accompagnés pour les aider. Depuis, les inspecteurs chargés de contrôler les ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) se sont rendus sur place et ont émis plusieurs recommandations pour limiter les risques », précise la préfecture de police de Paris.
« La brigade des sapeurs-pompiers a elle aussi souligné les dangers que l’installation actuelle pouvait présenter », insiste le cabinet du préfet de police.
La mairie de Paris propose d’autres sites d’implantation
En cause, le risque d’incendie que représentent les milliers de litres de solution hydroalcoolique stockés dans cette rue du VIe arrondissement de Paris.
Afin d’encourager la pharmacie à poursuivre sa production, la mairie de Paris lui propose d’autres sites d’implantation possibles.
« Si la pression a récemment baissé, les besoins en produits hydroalcooliques restent importants et on peut anticiper une forte augmentation de la demande au moment du déconfinement », observe l’hôtel de ville.
« Compte tenu de ces besoins attendus, la Ville souhaite que les moyens de poursuivre une production locale dans les meilleures conditions de sécurité possibles puissent être recherchés rapidement et que la pharmacie puisse dans cet intervalle continuer à produire rue Danton », conclut la municipalité.
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