L’ambassadeur de Chine en France persiste et signe : il a réitéré la « ferme opposition » de Pékin à un voyage de sénateurs français à Taïwan, au lendemain même de sa convocation au ministère français des Affaires étrangères pour « intimidation » de parlementaires.
« Depuis le général de Gaulle, la position officielle de tous les gouvernements français est de s’attacher au principe d’une seule Chine et de s’abstenir de tout contact officiel avec les autorités taïwanaises », écrit Lu Shaye dans une lettre datée du 24 mars au sénateur Alain Richard, dont l’AFP a pris connaissance.
Les sénateurs ayant un « statut officiel », « leur déplacement à Taïwan fait évidemment partie des contacts officiels et est naturellement en contradiction avec le principe d’une seule Chine. La partie chinoise réitère sa ferme opposition à cet égard », insiste l’ambassadeur.
« La séparation des pouvoirs » en France
Lu Shaye s’était déjà déclaré « fermement opposé » à ce projet de voyage, s’attirant les foudres de la diplomatie française qui lui a reproché de recourir à des « méthodes d’intimidation » et l’a rappelé au « respect strict de la séparation des pouvoirs » en France.
La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l’île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance par Taipei.
L’ambassadeur se livre ensuite à un long dégagement sur le principe d’« un pays, deux systèmes » qui semble de plus en plus remis en cause à Hong Kong après des mesures, notamment sécuritaires, ayant entamé l’autonomie de l’ancienne colonie britannique.
La réunification de la République populaire et de Taïwan
Selon lui, ce concept s’appliquerait parfaitement à la réunification de la République populaire et de Taïwan, qu’il juge inéluctable.
« En tout état de cause, la Chine est vouée à la réunification (..) Ceux qui refusent un +pays, deux systèmes+ préfèreraient-ils +un pays, un système+ ? », lance-t-il, provocateur, en espérant aider ainsi son interlocuteur « à mieux comprendre les questions » qui font débat.
Lu Shaye a aussi été convoqué pour des insultes de l’ambassade envers un chercheur français de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), Antoine Bondaz, qualifié de « petite frappe » et « hyène folle » pour des positions jugées « antichinoises ».
A Pékin, la diplomatie chinoise a affiché son soutien à son ambassadeur, demandant à Paris de « réfréner le chercheur en question » afin qu’il cesse de « propager des rumeurs et de diffamer la Chine ».
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