Pas d’alcool pendant la grossesse, pour éviter que bébé ne trinque

5 septembre 2018 08:24 Mis à jour: 5 septembre 2018 08:24

Chaque jour en France, un nouveau-né subit les conséquences néfastes de la consommation d’alcool par sa mère enceinte, selon les autorités sanitaires, qui insistent sur le mot d’ordre « Zéro alcool pendant la grossesse ».

L’agence sanitaire Santé publique France a dévoilé mardi la première estimation nationale des troubles causés par l’alcoolisation fœtale chez les nouveau-nés.

Entre 2006 et 2013, 3207 d’entre eux (soit environ un par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d’alcool par leur mère quand elle était enceinte.

Sur ce total, 452 nouveau-nés (soit un par semaine) étaient atteints par un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), forme la plus grave de ces troubles. Ces chiffres sont sous-estimés en raison de la difficulté du diagnostic, prévient l’agence sanitaire.

« L’alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé », a expliqué François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, lors d’une conférence de presse.

Des conséquences lourdes pour l’enfant

Potentiellement, les conséquences peuvent être lourdes : anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l’attention, problèmes de mémoire, difficultés d’apprentissage…).

« Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance et d’inadaptation sociale de l’enfant et il est entièrement évitable », insiste l’étude de Santé publique France.

Les régions les plus touchées sont la Réunion, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais.

« C’est un risque majeur de perturbation du développement de l’enfant et il n’a pas forcément la place qu’ont les autres (génétique et accidentel,) dans notre système de santé », estime le neuropédiatre David Germanaud.