Le mercredi 23 juin, une vive passe d’armes a opposé à l’occasion du Conseil des ministres Eric Dupond-Moretti à Gérald Darmanin, le premier accusant le second de « trahison » pour avoir notamment « félicité » Xavier Bertrand, arrivé largement en tête aux régionales dans les Hauts-de-France.
Cette algarade a débuté avec une interpellation du garde des Sceaux reprochant à son collègue de l’Intérieur d’avoir « félicité » Xavier Bertrand pour son score au premier tour et d’être coupable de « trahison ». « C’est pas possible ! », s’est insurgé M. Dupond-Moretti, selon une source proche du gouvernement.
Le ministre de la Justice était candidat aux régionales sur la liste de La République En Marche (LREM) menée dans les Hauts-de-France par Laurent Pietraszewski, également membre du gouvernement. Cette liste a été éliminée dès le premier tour et a appelé à voter pour M. Bertrand au second tour. « Je voterai sans état d’âme pour Xavier Bertrand », a lui-même tweeté mardi M. Dupond-Moretti.
J’ai toujours défendu l’idée que face au FN l’ensemble des citoyens devaient se rassembler pour défendre ce qui nous unit tous : la République.
Faisant la différence entre mes adversaires et mes ennemis, dimanche, je voterai sans état d’âme pour Xavier Bertrand.
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) June 22, 2021
Piqué au vif
Le ministre de l’Intérieur, qui est un ami de Xavier Bertrand, revendique cette proximité. « J’appelle sans difficulté à voter pour lui. C’est un ami. Vous connaissez mon estime pour Xavier Bertrand, il a été récompensé pour son bilan », a-t-il déclaré mardi sur France Inter.
M. Darmanin, candidat aux départementales du Nord, s’était en outre félicité de son score dans son canton, « six fois mieux que la liste Pietraszewski ». Piqué au vif, Gérald Darmanin a répliqué à Eric Dupond-Moretti, selon la même source : « commence par gagner une élection ! »
« Personne ne te demande de renier tes amis »
Une autre source proche de l’exécutif a qualifié l’échange entre les deux hommes d’« assez violent », précisant qu’il s’était déroulé « juste avant » le Conseil. « Personne ne te demande de renier tes amis, mais pour autant, t’es pas obligé d’écraser tes collègues », aurait lancé le garde des Sceaux au ministre de l’Intérieur, lui reprochant des propos « dégueulasses » pour les colistiers de Laurent Pietraszewski et un manque de « loyauté », selon cette source.
Une autre source proche du gouvernement a assuré à l’agence France Presse (AFP) que l’incartade n’était pas née du message de félicitations adressé à Xavier Bertrand mais du fait que Gérald Darmanin ait « taclé ses collègues ». Elle a fait valoir également que M. Darmanin était « intenable » car il fait des « off (déclarations non publiques à la presse, ndlr) dans tous les sens pour dézinguer ses camarades ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.