Trois jeunes amis, passionnés par les orgues, ont décidé de redonner vie à ces magnifiques instruments en donnant des concerts dans des églises franc-comtoises.
C’est par le biais de leur association, baptisée « Organisteries » – dont le but est « la sauvegarde et la valorisation des orgues Franc-comtois méconnus » – qu’Antoine Joly, Charlotte Dumas et Gauthier Petrowsky mènent à bien leur projet depuis 2022. Antoine Joly a senti l’urgence de faire revivre les orgues des églises pour éviter qu’ils ne se dégradent trop rapidement. Étant originaire de Franche-Comté, il s’est naturellement tourné vers les orgues du diocèse de Besançon, ainsi qu’il l’a expliqué à Aleteia.
« Nous voulions faire quelque chose pour les faire vivre »
« Aujourd’hui, dans les villages isolés, où un seul prêtre peut avoir la charge de 30 et 40 clochers, les orgues ne vivent plus, faute de messes. Or, s’ils ne sont pas joués, les orgues se dégradent », a expliqué Antoine Joly, étudiant en Master au Conservatoire supérieur de Lyon âgé de 27 ans, qui tient cette passion pour ces instruments de son père. « Nous voulions faire quelque chose pour les faire vivre », a-t-il ajouté.
Pour lui, si les orgues ont pu se développer par le passé, c’est « grâce à l’Église ». « Autrefois, pour une paroisse de village, il était important de posséder un beau mobilier, la plus belle cloche, le plus bel orgue », a-t-il expliqué, assurant que cela était pour la paroisse « une fierté ». Fierté que le jeune homme vie lui aussi au plus profond de son âme. « C’est émouvant de poser ses mains sur des orgues qui ont plus de 150 ans d’histoire », a-t-il confié à Aleteia.
« Les gens sont curieux et assez réceptifs »
Par le biais de leur association, les trois jeunes Francs-Comtois ont donc décidé de donner des concerts dans les communes situées dans les environs de Besançon telles qu’à Pierrefontaine-les-Varans, Héricourt, ou encore Blamont. Ils ont choisi au total une douzaine d’orgues. Classés monuments historiques, ces orgues ont pour la plupart été construits au XIXe siècle et appartiennent aux grandes dynasties de facteurs d’orgues telles que les Callinet, les Cavaillé-Coll, les Verschneider ou les Merklin, précisent nos confrères.
En 2023, les trois organistes ont donné eux-mêmes des concerts et l’année suivante, ils ont fait venir des musiciens d’Allemagne (Munich), de Suisse (Lausanne) ou encore de Belgique (Bruxelles). Antoine Joly a expliqué avoir été « agréablement surpris » de voir un public aussi nombreux. « Les gens sont curieux et assez réceptifs. Nous comptons à chaque fois entre 60 et 70 personnes dans le public », a-t-il souligné, sachant que les concerts ont lieu « entre le printemps et l’automne », mais jamais en hiver car « le chauffage dérègle l’orgue ».
En plus des concerts, l’association propose également des cours, tous les quinze jours, avec un changement d’orgue à chaque cours. Antoine Joly estime que « pour avoir une belle liturgie, il est important de former des gens ». « Autrefois, les gens se sont battus pour les maintenir en état, aujourd’hui, c’est à nous de le faire », conclut le passionné.
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