Le réalisateur Jim Jarmusch nous transporte dans la vie d’un personnage tranquille. Tranquille à suivre dans la normalité de sa vie pendant une semaine.
Paterson, c’est le nom du personnage et le nom de la ville où il réside, avec sa femme et son chien. C’est aussi le titre du film de Jim Jarmusch, placé sous le signe d’une vie rangée et calibrée comme chauffeur de bus. Pourtant, Paterson possède un secret. Toute sa vie, si bien ordonnée, existe pour écrire. Ecrire … de la poésie.
Cette ville est connue pour son passé de ville d’écrivain. Paterson est réglé comme du papier à poésie pour écrire sa musique des mots. Des mots qui nous accompagnent pendant cette semaine poétique. Il écrit le matin juste avant de démarrer son bus. Il écrit le midi après son repas.
Ecrire et vivre
Paterson écrit sur un carnet secret. Il vit avec ce carnet. Toute sa vie poétique se conjugue dans ce carnet. Il en est le seul lecteur, pour le moment. Sa femme veut connaître ses poèmes. Lui vit par les mots et elle vit dans une effervescence créatrice : elle lui apporte sa forme de poésie libre de tout. Il regarde cela avec une forme de détachement.
Lui est face à la page blanche, face à la vie qu’il cherche dans les mots. Tout peut l’inspirer, même une boîte d’allumettes. Justement autour de lui tout bouge. Tout d’abord dans son bus. Ce bus personnage qui amène la vie de la ville à Paterson : lieu de vie, de liberté, d’amitié, de fraternité, d’inquiétude et d’espérance. Ce bus transporte tout ce qui fait la vie au quotidien. Lui, écoute les autres. Mais, il est invisible pour les passagers : il est le bus. Et, ce bus est en osmose avec sa vie de couple. Tout bouge aussi dans le bar qu’il fréquente assidument tous les soirs. Paterson individu si normal nous montre son courage dans ce bar face à la violence d’un client et nous découvrons qu’il a eu un passé militaire.
Cette histoire suit la vie de Paterson comme un long fleuve tranquille. Puis, tout s’écroule d’un coup pour lui à un moment inattendu. L’horreur de la page blanche surgit. Il est anéanti. Grâce à une rencontre fortuite, il s’aperçoit qu’une page blanche est aussi un signe de renouveau. La vie est aussi remplie d’imprévue. La vie est belle dans ce mystère qui n’est pas encore écrit.
Ce film Paterson apporte une belle histoire où respire la poésie, la vie d’un couple, sans rien de scabreux. Alors que chaque journée commence au réveil pour ce jeune couple.
Jim Jarmusch nous délivre son regard : « le film se veut un antidote à la noirceur et à la lourdeur des films dramatiques et du cinéma d’action ». Paterson délivre toute sa poésie dans notre cœur pour le remplir d’un récit qui cherche la beauté du verbe et du mot. Chacun peut chercher ce poème caché qui attend sur notre feuille blanche. À nous d’écrire comme Paterson un poème où la vie existe. La vie s’écrit devant nous. À nous de la prendre : la vie nous attend tout simplement. Elle est délicate comme avec Paterson. La poésie peut durer … toute une vie!
Au cinéma, seulement ? Non, la poésie existe, à nous de la chercher. Notre cœur s’habille de poésie. Notre poésie nous attend dans un coin de … notre cœur.
Pour en savoir plus :
Paterson
Réalisateur et scénario de Jim Jarmusch
Acteurs : Adam Driver et Golshifteh Farahani
Sortie nationale le 21 décembre
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