Le patron d’une association d’aide aux migrants épinglé pour ses 11.000 euros par mois et son Audi Q7 de fonction

Par Léonard Plantain
24 septembre 2021 18:58 Mis à jour: 24 septembre 2021 19:02

Selon Le Canard Enchaîné, le directeur général d’Equalis, Arthur Anane, se serait octroyé un salaire supérieur à 16.500 euros mensuels brut ainsi qu’un puissant SUV de fonction et une aide au logement. Lui, ainsi que ses directeurs adjoints et certains employés, font depuis l’objet d’une controverse, d’autant que l‘association a pour but d’aider à l’insertion des migrants et des SDF en France.

Equalis, une association née en 2020 de la fusion entre 3 précédentes associations (La Rose des Vents, Agir Combattre Réunir et Via Habitat), est un important acteur de « l’économie sociale et solidaire » qui gère plus de 70 établissements sur 9 départements, en proposant de l’hébergement d’urgence, des centres de soins, des activités d’insertion économique et des services à l’enfance. Equalis mène ainsi de nombreuses actions en faveur des migrants et des SDF, et compte près de 1000 salariés pour un budget d’environ 85 millions d’euros en 2020, une somme qui est en grande partie composée de fonds publics, a rapporté Le Figaro.

Quant à son directeur, il s’agit Arthur Anane : un travailleur social de carrière, qui a été décoré de la Légion d’Honneur en 2016. Arthur Anane a géré le regroupement des différentes associations à l’origine d’Equalis, et est également président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), un réseau de 800 entités à visée sociale ou humanitaire.

Cependant, selon Le Canard Enchaîné, Arthur Anane se serait octroyé un salaire de plus de 16.500 euros bruts mensuels en 2020, ainsi que 533 euros d’aide au logement, et 2097 euros alloués par mois pour la location achat de sa voiture de fonction, un puissant et luxueux SUV Audi Q7, dans sa version 456 CV. Une découverte qui entache l’aspect social de l’association, et qui fait désormais polémique.

De plus, toujours selon Le Canard Enchaîné, 7 directeurs adjoints bénéficient également de salaires compris entre 94.000 et 130.000 euros bruts annuels, et 10 salariés ont des voitures de fonction, incluant l’essence gratuite.

Interrogé de façon anonyme, un membre du conseil d’administration s’est montré scandalisé : « Pour moi, ils ont perdu pied, ils ont perdu de vue l’objet social de l’association ». Dans cette affaire, le commissaire aux comptes de l’association a également refusé de certifier la gestion d’Equalis, mentionnant des irrégularités au parquet de Melun.

Chose étonnante cependant, un audit indépendant, mené cet été, n’a pas relevé de pratiques illégales. Reste donc la question de la morale. Mais de son côté, Françoise Jan-Léger, présidente du Conseil d’administration d’Equalis, a défendu la rémunération de l’équipe dirigeante : « Equalis a une croissance forte qui nécessite des professionnels expérimentés et bien formés », a-t-elle indiqué.

Arthur Anane aurait même consenti à un geste, en payant lui-même 500 euros sur la location de son Audi Q7. Une information qui est finalement tout sauf pertinente, puisque le prix de départ de ce véhicule s’élève à plus de 75.600 euros.

Après avoir pris connaissance de l’article du Le Canard Enchaîné, ce mercredi, Equalis a réagi auprès du Figaro en déclarant « comprendre l’émotion générée par les éléments cités », mais en attirant l’attention sur le fait que « les éléments de rémunération cités amalgament des éléments récurrents et des éléments exceptionnels ». Aussi, « la question des véhicules de fonction était déjà en traitement au sein de l’association par la direction et le Conseil d’administration. La présidente, le directeur général et le comité de direction entreprendront très vite des actions correctrices », a conclu la direction d’Equalis.

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