Pau : en soutien au directeur de l’Immaculée Conception suspendu, un collectif prévoit une manifestation ce samedi

Par Emmanuelle Bourdy
18 septembre 2024 11:10 Mis à jour: 18 septembre 2024 11:33

Alors que le directeur de l’établissement scolaire Immaculée Conception à Pau (Pyrénées-Atlantiques) vient d’être suspendu par le rectorat de Bordeaux, une association composée notamment de parents d’élèves, d’enseignants et de sympathisants à l’établissement, a décidé d’organiser une manifestation pacifique ce samedi 21 septembre. Une manière d’exprimer tout son soutien au chef d’établissement.

Christian Espeso, le directeur de l’Immaculée Conception, vient d’être suspendu ce mercredi pour trois ans par le rectorat, qui lui reproche des manquements à la laïcité dans son établissement. En réaction à cette décision, un collectif s’est créé deux jours plus tard. Composé de parents d’élèves, d’enseignants, de cadres et d’anciens élèves de l’ensemble scolaire, ce collectif compte près de 200 adhérents, nous apprend Sud-Ouest. Et il vient d’annoncer l’organisation d’une manifestation « pacifique », qui se déroulera ce samedi 21 septembre à 10 heures sur la place Royale, devant la mairie de Pau.

Une « sanction incompréhensible et totalement disproportionnée »

Au lendemain de la décision du rectorat de Bordeaux, des élèves et leurs parents se sont rassemblés devant l’Ensemble scolaire Immaculée Conception, exprimant leur soutien à Christian Espeso. D’autres moments de protestation ont également eu lieu entre midi et deux, devant l’établissement privé sous contrat.

Cette « association de soutien à l’ensemble scolaire Immaculée Conception Beau-Frêne » souhaite se mobiliser dans le but « de défendre l’honneur de l’ensemble scolaire et de protester contre les accusations injustes qui lui sont reprochées, ainsi que la sanction incompréhensible et totalement disproportionnée de son directeur », explique l’association dans un communiqué publié ce mardi soir.

Des accusations qui « discréditent le travail exemplaire de toute l’équipe éducative »

Selon ce collectif, les accusations dont fait l’objet Christian Espeso sont non seulement « injustes » mais « discréditent le travail exemplaire de toute l’équipe éducative de l’établissement depuis plus de dix ans ». Elle précise d’ailleurs que ce travail a « fait de l’ensemble scolaire un des meilleurs lycées de France », et a « aidé à exprimer le meilleur d’eux-mêmes de très nombreux élèves de tous niveaux scolaires et de tous milieux familiaux », ainsi que le précise La République des Pyrénées.

Cette manifestation de soutien « se veut un acte de solidarité » envers toutes les personnes qui gravitent autour de l’établissement et sont « affectés par cette situation injuste ». « Nous croyons fermement que la vérité éclatera, et que la justice de notre pays viendra donner raison au modèle défendu par l’Ensemble Scolaire », conclut le communiqué.

L’un des responsables de cette toute nouvelle association a déclaré à Sud-Ouest que le but de cette manifestation pacifique est de « montrer le grand nombre de soutiens à l’établissement ». D’ailleurs, en fonction du nombre de participants, une marche sera peut-être organisée lors de cette mobilisation.

« On nous reproche quelque chose qui n’existe pas »

Le principal intéressé a fermement démenti les « atteinte à la laïcité » qui lui sont reprochées.

« Je défends un élitisme républicain, ce qui semble contrarier certains qui, eux, défendent une autre vision de l’école et qui, dans le classement Pisa, montrent l’échec de cette dernière », a déclaré le 16 septembre dernier auprès du Figaro le chef d’établissement. À propos des « confessions obligatoires » qu’on lui reproche d’imposer aux élèves, il a souligné qu’il était « de toute façon » impossible de « forcer quelqu’un à se confesser », ce qui est pour lui le révélateur d’une « grande ignorance ».

Accusé également d’imposer des cours de catéchisme dans son établissement, il a affirmé sur CNews vendredi dernier : « Je n’impose rien du tout. Certes nous tenons à des cours de culture religieuse en sixième et en seconde, dans les classes entrantes, mais on a beau expliquer qu’il y a des dispenses toujours possibles, des parents d’élèves ont beau l’attester à visage découvert […] rien n’y fait. » « Nous sommes pris au dépourvu devant autant de mauvaise foi », a-t-il déploré, stipulant que tout ce qui concernait la transmission de la foi, tel que le catéchisme, les messes ou les confessions, se déroulaient « en dehors des heures de cours ». « On nous reproche quelque chose qui n’existe pas », a-t-il conclu au micro de Romain Desarbres ce vendredi.

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