Soupçonnée d’avoir heurté de plein fouet une voiture arrivant en face d’elle alors qu’elle regardait une série sur son téléphone portable, une jeune femme était jugée ce lundi.
Le lundi 15 juin 2020, une jeune femme de 21 ans poursuivie pour « homicide involontaire », « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » et « conduite à vitesse excessive eu égard des circonstances » comparaissait devant le tribunal correctionnel de Pau (Pyrénées-Atlantiques), rapportent les journalistes de France 3.
Les faits remontent au mois d’août 2018. Âgée de 19 ans à l’époque, Aurélie roulait sur la départementale 934 qui relie le petit village de Bielle à celui de Laruns, au sud de Pau.
Arrivée au niveau de la sortie de Bielle, la jeune femme s’était déportée sur la voie opposée et avait violemment percuté une voiture arrivant en sens inverse. À bord du véhicule, Martial Darbeille, 61 ans, et sa mère Claire, âgée de 89 ans.
Très gravement blessée, l’octogénaire avait dû être désincarcérée avant d’être hélitreuillée à l’hôpital de Pau où elle finira par succomber à ses blessures quelques heures plus tard.
Une enquête est ouverte afin de comprendre les circonstances exactes de l’accident et les gendarmes découvrent un Smartphone fixé sur le tableau de bord, à droite du volant d’Aurélie.
Après examen de l’appareil, ils constatent que la série Grey’s Anatomy était en cours de diffusion au moment de l’accident. Si la jeune automobiliste admet avoir lancé des épisodes de la célèbre série sur son téléphone, elle assure toutefois qu’elle ne les regardait pas et écoutait seulement les dialogues.
« C’est une série que je connais par cœur, je l’écoute souvent en fond sonore, ça fait une présence. Ça m’arrive aussi quand je fais la cuisine ou que je me maquille », a expliqué la jeune femme pendant l’audience du 15 juin 2020.
Interrogée sur les raisons qui l’ont poussée à se déporter sur la voie opposée alors qu’il faisait jour, qu’aucun obstacle ne pouvait obstruer sa vision et que Martial Darbeille avait multiplié les appels de phares et les coups de klaxon, elle dit avoir été victime d’un malaise.
« Vous dites : c’est un accident, ça peut arriver à tout le monde. Non ! Pas dans ces circonstances. J’aurais aimé un comportement plus responsable », s’emporte l’avocat de la partie civile.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République réclamera une peine de deux ans de prison à l’encontre de l’accusée, dont 18 mois avec sursis. Il proposera également que les six mois de prison ferme soient purgés au domicile de la jeune femme, avec port d’un bracelet électronique.
Il demandera également une amende de 2000 euros, le suivi d’un stage de sensibilisation et l’annulation du permis sans possibilité de le repasser avant trois ans.
Pour la défense, il n’existe aucune preuve qu’Aurélie regardait l’écran de son téléphone au moment de l’accident. « Le problème vient plutôt d’une forte luminosité ou d’un moment d’absence », plaide Me Martine De Brisis.
L’avocate souligne que l’accident peut aussi être lié « à la grande fatigue » de sa cliente. « Elle travaille beaucoup », précise-t-elle.
Avant que les juges ne se retirent pour délibérer, Aurélie reviendra une dernière fois à la barre où elle éclatera en sanglots. Elle affirme comprendre la gravité de son acte et fait à nouveau part de ses regrets à la famille de la victime.
Le tribunal correctionnel de Pau a finalement condamné la jeune femme à deux ans de prison avec sursis probatoire. Elle devra s’acquitter d’une amende de 500 euros et suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Son permis de conduire a été annulé avec interdiction de le repasser avant six mois.
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