Un homme politique des Îles Salomon évincé s’élève contre le régime communiste chinois qui, selon lui, a infiltré son propre gouvernement et cherche à faire de même dans d’autres pays.
Le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine en tant qu’État à parti unique, corrompt les politiciens des Îles Salomon et exploite la nation des Îles du Pacifique à ses propres fins, selon l’ancien Premier ministre de la province de Malaita, Daniel Suidani.
« Les gens doivent être conscients de la manière dont le PCC gère le développement de notre pays », déclare Daniel Suidani lors d’une conférence donnée le 28 avril à l’Heritage Foundation, un groupe de réflexion conservateur.
« Ils ne partagent pas du tout nos valeurs. »
Daniel Suidani a été évincé de son poste de Premier ministre à la suite d’un vote de défiance de l’assemblée législative provinciale en février.
Il soutient que plusieurs membres du gouvernement national des Îles Salomon qui ont encouragé son éviction ont reçu des pots-de-vin du PCC. Il condamne la signature par son gouvernement, l’année dernière, d’un pacte de sécurité avec le régime permettant à la Chine de déployer son armée dans les Îles Salomon afin de protéger son propre peuple et ses entreprises de tout ce qu’elle considère comme une menace.
Le gouvernement national a également décidé en 2019 de révoquer sa reconnaissance diplomatique de Taïwan en faveur du PCC, ce à quoi Daniel Suidani s’est également opposé.
Daniel Suidani estime que le PCC et ses entreprises aux Îles Salomon dégradent les ressources nationales, supplantent la culture locale et prennent les emplois des habitants autochtones des Îles Salomon. « Nous n’avons rien vu de bon [de la part de la CCP]. Nous avons vu des environnements détruits. »
Daniel Suidani ajoute que « le marché est à l’avantage la Chine » et que les entreprises du PCC qui viennent aux Îles Salomon apportent leur propre main-d’œuvre, encourageant souvent les Chinois à se marier avec la population locale pour gagner le droit légal de diriger des entreprises locales.
Les habitants des îles Salomon, quant à eux, se sont retrouvés sans perspectives et avec des ressources essentielles, comme l’eau, souillées et polluées par les activités chinoises.
Persécuté par des agents soutenus par le PCC
Daniel Suidani est la cible de persécutions de la part d’agents soutenus par le PCC depuis un certain temps déjà, en grande partie en raison de son soutien affiché au peuple de Taïwan et de ses efforts pour imposer un moratoire sur les nouvelles entreprises soutenues par le PCC dans son pays.
« Nous essayons de nous débarrasser des entreprises du PCC dans la province et nous dénonçons la décision du gouvernement national de transférer les liens diplomatiques de Taïwan au PCC », déclare Daniel Suidani, notant que le gouvernement national a abandonné Taïwan au profit du PCC sans avoir organisé de référendum pour évaluer le soutien populaire.
Ses efforts n’ont pas été exempts de difficultés.
Ainsi, alors qu’il se trouvait à Taïwan pour un traitement médical, un journaliste de renom a publié un article affirmant que Daniel Suidani fomentait une insurrection et rencontrait des Américains pour préparer l’assassinat du président des Îles Salomon, Manasseh Sogavare.
L’article ne présentait aucune preuve de ses affirmations et ne citait que des sources anonymes. Néanmoins, Daniel Suidani a été brièvement arrêté et détenu pour interrogatoire.
Le journaliste à l’origine de ces allégations, Alfred Sasako, est le vice-président de la section des Îles Salomon de l’Alliance de l’amitié chinoise, une organisation clé du réseau de propagande du Front uni du PCC, qui mène de nombreuses opérations d’influence du régime à l’étranger. Alfred Sasako a également été cité dans le passé par des organes de propagande d’État chinois tels que le Global Times.
Malgré tout, Daniel Suidani garde espoir. Il poursuit Alfred Sasako pour diffamation et prévoit de revenir au pouvoir par des moyens légaux, en contestant le décret qui l’a évincé. Selon lui, c’est au peuple de décider s’il doit rester Premier ministre ou non. « C’est le peuple qui m’a élu et j’ai été mandaté par le peuple. Il serait juste que ce soit le peuple qui vote pour mon éviction ».
Néanmoins, il existe une réelle crainte que les forces pro-PCC au sein du gouvernement national ne le fassent arrêter, ou pire, à son retour. C’est un risque qu’il accepte comme le prix à payer pour maintenir les droits de son peuple à Malaita. « Nous avons tellement peur de rentrer, mais nous n’avons pas le choix », confie Daniel Suidani. « Nous devons y retourner pour défendre les droits de notre peuple. En défendant notre peuple, nous le rendrons plus fort dans son propre pays. »
Lutter contre le communisme
Daniel Suidani aborde également l’importance de la lutte contre l’autoritarisme envahissant du PCC lors d’une interview accordée à l’émission « American Thought Leaders » d’EpochTV.
La préservation de la culture et des valeurs de son peuple, explique-t-il, est plus importante que tout profit à court terme que le PCC pourrait offrir. « Nous sommes des chrétiens. Nous croyons en Dieu et le PCC est athée. Ils ne croient pas aux valeurs et aux principes auxquels nous croyons. »
En effet, on estime que les Îles Salomon sont chrétiennes à plus de 97%. Selon Daniel Suidani, cette croyance commune en une puissance supérieure s’oppose au matérialisme prôné par la philosophie communiste.
Selon lui, Malaita valorise traditionnellement le développement communautaire et le travail en commun, mais la présence du régime détruit cette culture, provoquant la désunion, l’inégalité rampante et la baisse de la qualité de vie des populations indigènes de la région. « Ils ne sont pas conscients des dommages qu’ils [le PCC] causent aux populations indigènes locales et à leurs moyens de subsistance », constate Daniel Suidani.
« Ma plus grande crainte, en fait, pour les habitants de Malaita et même des Îles Salomon en général, c’est que le pays soit vraiment dominé par l’application de la loi par les entreprises chinoises. »
À cette fin, Daniel Suidani avoue espérer que les États-Unis et d’autres nations démocratiques puissent aider les Îles Salomon à échapper à l’emprise écrasante du PCC.
La liberté est nécessaire à tous les peuples, affirme-t-il.
Jan Jekielek a contribué à cet article.
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