Le Freedom forum institute a remis il y a quelques jours le prix de la liberté d’expression à la PDG de YouTube, Susan Wojcicki, lors d’une cérémonie virtuelle. Un petit problème cependant : ce prix est parrainé par le géant de la technologie lui-même, ce qui a amené de nombreuses critiques à l’évènement, d’autant plus que la plateforme de vidéos exerce de plus en plus de censure sur les vidéos publiées.
Pendant la cérémonie en ligne, Susan Wojcicki a accordé une entrevue pendant laquelle elle a rappelé l’importance de la liberté d’expression et le rôle de la plateforme de vidéos pour la protéger, rapporte NewsWeek.
Toutefois, lors de la même entrevue, elle a reconnu que cela impliquait de la censure, puisque la chaîne n’autorise pas certains contenus.
C’est un truc de fou ! Elle est récompensé pour la liberté d’expression on aura tout vu !
Elle serait peut être bonne pour le prix de la liberté de la censure elle fait partie des tops 5 !— Dave McClain ?? (@Dave811075841) April 22, 2021
« Nous voulons être en mesure d’avoir une plateforme aussi diversifiée et ouverte que possible et représenter autant de points de vue que possible sur la plateforme, mais nous devons également nous assurer qu’il y a des limites », a précisé la PDG de YouTube, qui a été présentée dans l’entrevue comme étant « une des femmes les plus puissantes dans le domaine de la technologie aujourd’hui. » « Depuis les tout débuts, nous n’autorisons pas de contenu pour adulte, de contenu haineux, de contenu dangereux », a-t-elle ajouté.
De nombreux internautes ont émis des moqueries sur le fait que Freedom Forum Institute ait décerné ce prix de la liberté d’expression à Mme Wojcicki, d’une part parce que cet organisme est lui-même parrainé par YouTube, et d’autre part parce que le géant de la technologie, propriété de Google, est bien connu pour censurer du contenu d’une manière qui ne respecte pas du tout la liberté d’expression.
« La PDG de Youtube reçoit un prix pour la défense de la liberté d’expression (prix sponsorisé par Youtube) ».
C’est beau, vraiment beau, et ça donne un petit indice sur la véritable raison pour laquelle ils veulent faire disparaître le ratio « likes/dislikes »… pic.twitter.com/8AhNiihSJe
— RDZ (@__RDZ__) April 22, 2021
En effet, les exemples sont nombreux et cette censure s’est intensifiée au cours des derniers mois. Des législateurs américains ont par exemple critiqué YouTube pour avoir supprimé des contenus différents de la narration de l’OMS au sujet du coronavirus. Entre autres, il n’a fallu que 45 minutes pour la suppression des vidéos d’une conférence de presse tenue par un groupe de médecins qui ont affirmé qu’il y avait une désinformation généralisée sur l’hydroxychloroquine et qui se sont prononcés en faveur de l’utilisation de ce médicament pour le traitement et la prévention du Covid-19.
Le sénateur américain Ted Cruz (Parti républicain, Texas) a écrit dans un tweet en avril 2020 : « Absurde : l’OMS diffuse sans vergogne la propagande communiste chinoise, et maintenant YouTube annonce qu’elle censurera tout ce qui est contraire à l’OMS. Le PCC[Parti communiste chinois] ne devrait pas diriger la Silicon Valley, ni piétiner la liberté d’expression en Amérique. »
En effet, des internautes chinois ont remarqué que la plateforme de vidéos supprimait automatiquement les critiques sur le régime totalitaire chinois, parfois en seulement 20 secondes. Quelques mois après cette constatation, YouTube a fini par admettre avoir supprimé des phrases anti-PCC, les imputant à « une erreur ».
Epoch Times a aussi été victime d’une forme de censure de la part du géant de la technologie qui l’a privé d’une partie de ses revenus en démonétisant ses chaînes YouTube le 20 janvier 2021.
De nombreuses vidéos concernant les élections présidentielles américaines du 3 novembre 2020 et la fraude électorale ont aussi été supprimées par YouTube à partir du 9 décembre 2020, soit bien avant que la majorité des contestations judiciaires (dont une devant la Cour suprême) aient eu lieu. L’ancien président Donald Trump a été banni de la plateforme après les émeutes du 6 janvier au Capitole, juste après avoir publié une vidéo appelant au calme.
Des milliers de « Je n’aime pas » ont été retirés par YouTube des vidéos de la chaîne officielle de la Maison-Blanche du président Joe Biden, dès le lendemain de son inauguration. Les commentaires ont été désactivés de cette chaîne YouTube alors qu’ils étaient en grand nombre négatifs, certains internautes témoignant que leur « Je n’aime pas » avait été enlevé. Le 29 mars dernier, le géant de la technologie a annoncé qu’il allait tester le masquage des « Je n’aime pas » sur les vidéos, décision que certains internautes ont reliée au grand déséquilibre entre les « like » et les « dislike » sur toutes les vidéos de la chaîne de la Maison-Blanche. Actuellement, la vidéo de l’inauguration du président Biden a 102 000 « Je n’aime pas » pour 16 000 « J’aime ».
Quant à la vidéo annonçant la remise du prix de la liberté d’expression à la PDG de YouTube, Susan Wojcicki, celle-ci comporte 31 000 « Je n’aime pas » pour seulement 117 « J’aime ».
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