Les autorités sanitaires de Pékin ont reconnu que l’épidémie de Covid-19 avait repris de plus belle après les vacances du Nouvel An chinois, du 9 au 17 février. En effet, les habitants de Pékin et de l’est de la Chine ont signalé des pics d’infections et de décès au cours de la semaine de vacances.
Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de Pékin a annoncé le 22 février que les maladies infectieuses respiratoires à Pékin sont causées à la fois par la grippe et par le Covid-19. La grippe a récemment affiché une légère tendance à la baisse, tandis que le Covid-19 continue sa progression.
Le 1er février, avant le Nouvel An chinois, le taux de positivité du Covid-19 rapporté par le CDC de Pékin était de 6,4% ; il a commencé à augmenter pour atteindre 21,1% au cours de la semaine dernière. La variante JN.1 est la principale souche en circulation à l’origine des infections.
« L’épidémie arrive », ont posté des internautes chinois sur les médias sociaux.
Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir a dissimulé des données sur l’ampleur réelle du Covid-19 en Chine depuis que la pandémie a commencé à Wuhan, dans la province du Hubei, à la fin de l’année 2019. Les experts en dehors de la Chine doutent de la véracité des chiffres invraisemblablement bas cités par le PCC.
Le Washington Post de 2022 a cité les propos d’un internaute sur un site de réseaux sociaux chinois : « Comment se fait-il qu’il n’y a qu’à Pékin que les gens meurent? Qu’en est-il du reste du pays ? » L’article se basait sur des modèles qui prévoyaient qu’une vague d’infections pourrait tuer plus d’un million de personnes, alors que les autorités sanitaires du PCC ne faisaient état que d’une poignée de décès, tous à Pékin.
Au début de l’année 2023, l’OMS a confirmé que la Chine sous-estimait largement le nombre de citoyens décédés à la suite d’infections par le Covid-19.
Les habitants de Pékin qui se sont entretenus avec l’édition en langue chinoise d’Epoch Times ont affirmé que de nombreuses personnes de leur entourage étaient décédées pendant le Nouvel An chinois. Selon eux, le Covid-19 n’a pas disparu en Chine, il s’est propagé.
Après le Nouvel An chinois, M. Wang, un habitant de Pékin, a confié à Epoch Times que l’épidémie s’était aggravée. Un ami qui travaille dans le secteur médical lui a expliqué que les infirmières et les médecins de première ligne « ne sont pas du tout au courant des vrais chiffres, eux aussi sont tenus dans l’ignorance ».
Depuis que le PCC a soudainement abandonné toutes les mesures de contrôle du Covid-19 en décembre 2022, entraînant des infections massives en Chine, les hôpitaux n’effectuent plus de tests du Covid-19. Les autorités ont attribué les infections persistantes à la « grippe » et à la « pneumonie à mycoplasme ».
M. Wang a également confié qu’un de ses amis, qui avait moins de 50 ans, a développé le syndrome du poumon blanc que l’on observe généralement dans les cas graves de Covid-19 et qu’il est décédé pendant le Nouvel An chinois.
Des amis et des parents de Mme Ge, une autre habitante de Pékin, lui ont appris que plusieurs personnes dans la cinquantaine et la soixantaine étaient mortes subitement pendant le Nouvel An chinois.
Ville de Wenzhou : les urgences sont surchargées
À Wenzhou, port et importante ville commerciale de la province de Zhejiang, dans l’est de la Chine, l’épidémie a connu une brusque recrudescence et les hôpitaux ont été débordés pendant le Nouvel An chinois.
Selon un rapport du Wenzhou Metropolis Daily du 17 février, les données des services d’urgence de quatre hôpitaux de la ville montrent que pendant les huit jours de vacances, environ 30.000 personnes ont demandé un traitement médical, et un grand nombre de patients ont souffert d’infections respiratoires.
Les quatre hôpitaux sont le premier hôpital affilié à l’université médicale de Wenzhou, l’hôpital central, l’hôpital populaire municipal et l’hôpital municipal de médecine traditionnelle et occidentale intégrée.
Les urgences du premier hôpital affilié à l’université médicale de Wenzhou ont accueilli plus de 10.000 patients, les maladies respiratoires représentant environ 40% d’entre eux. Le nombre de personnes se rendant aux urgences et aux départements de consultation externe a atteint trois fois le nombre habituel de patients, et les patients faisaient la queue aux urgences et aux départements de consultation externe 24 heures sur 24.
Le Dr Zhao Guangju, directeur adjoint du département des urgences de l’hôpital, a indiqué que le nombre de personnes admises aux urgences avait atteint le nombre maximum de patients que l’espace des urgences pouvait prendre en charge.
« Tous les espaces pouvant accueillir des lits supplémentaires ont été utilisés », a-t-il déclaré, ajoutant que la majorité des patients gravement malades admis aux urgences étaient des patients souffrant de troubles respiratoires.
Certains d’entre eux avaient été transférés d’hôpitaux de niveau inférieur, a expliqué le Dr Zhao aux médias.
Selon le rapport, le département des urgences de l’hôpital populaire municipal a reçu 600 à 700 patients adultes chaque jour pendant les vacances, et le nombre de patients pédiatriques aux urgences était supérieur à 200 chaque jour. Les infections respiratoires représentaient la majorité des cas.
Jiangsu : les pompes funèbres sont saturées
Dans la province voisine du Jiangsu, l’épidémie s’est rapidement aggravée.
Selon les habitants de la ville de Yancheng, dans la province de Jiangsu, le nombre de décès a considérablement augmenté, le nombre d’enterrements a doublé et les pompes funèbres sont saturées.
M. Li, un habitant de Yancheng, dans la province de Jiangsu, a indiqué à Epoch Times que de nombreuses personnes avaient eu de la fièvre récemment, et qu’il avait lui aussi été infecté. Il a continué à tousser et sa voix était rauque.
« Je sais que de nombreuses personnes sont mortes récemment. Les funérariums sont pleins et il n’y a pas d’endroit où déposer [les corps] », a-t-il ajouté.
M. Li raconte que la mère de son ami est décédée pendant les vacances, mais qu’ils n’ont pas pu envoyer son corps aux pompes funèbres prévues à l’origine.
« J’allais lui rendre hommage, mais il m’a dit que le funérarium était plein et que son corps avait été envoyé dans un funérarium très éloigné. Lorsque je suis allé lui rendre hommage, j’ai vu beaucoup de gens qui assistaient à des funérailles », a-t-il confié.
M. Chen, un autre habitant de Yancheng, a rapporté à Epoch Times : « Il y a pas mal de personnes infectées par le virus, aussi bien des adultes que des enfants, et il se peut qu’ils aient à nouveau contracté le Covid-19. Les symptômes ressemblent à ceux d’un rhume. Ma famille, ma femme et moi-même avons tous des symptômes et nous pensons qu’il s’agit d’une infection par un virus mutant.
« Mon père organise souvent des funérailles pour les habitants des zones rurales. Il m’a dit qu’il y avait plus d’enterrements qu’avant et que sa charge de travail cet hiver était deux fois plus importante qu’avant ».
Wang He, qui travaille dans l’éducation dans la ville de Xuzhou, dans la province de Jiangsu, a déclaré à Epoch Times que les écoles commencent habituellement le cinquième et le sixième jour du Nouvel An lunaire. Cette année, la province a émis un décret interdisant la réouverture des écoles avant le 20 février.
Fang Xiao et Xiong Bin ont contribué à cet article.
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