Au moment où le monde entier se remet de la pandémie, le régime chinois est devenu la principale force de répression de la liberté sur le web et de censure des opinions opposées au discours officiel de Pékin, selon le rapport d’un groupe de réflexion basé aux États-Unis.
Freedom on the Net (liberté sur le web), un rapport annuel de l’organisation Freedom House qui évalue la surveillance numérique dans 65 pays, a identifié Pékin comme étant le pire comprometteur de la liberté sur le web pour la sixième année consécutive.
Bien que les messages, publiés en ligne, jugés critiques envers la [gestion de la] pandémie aient fait l’objet d’accusations ou d’arrestations dans 45 pays, et que 28 gouvernements aient censuré des messages en ligne contenant des discours jugés défavorables au sujet du virus, « nulle part la censure n’a été plus sophistiquée et systématique qu’en Chine », selon le rapport.
Les suppressions de messages automatisées, les retraits massifs de contenu, les fermetures de comptes, le déploiement de police de l’Internet, les arrestations, ainsi que d’autres outils de répression déployés par le régime communiste pour renforcer le contrôle des informations liées aux virus, reflètent un état de surveillance qui a atteint des « extrêmes sans précédent », selon le rapport.
« La pandémie normalise l’autoritarisme sur le web que le Parti communiste chinois cherche depuis longtemps à étendre », a déclaré l’institut de recherche dans un communiqué du 14 octobre.
Contrôle de la couverture de l’épidémie
L’imposante répression commandée par Pékin pendant la période critique de l’épidémie a impacté des centaines de millions d’internautes et d’utilisateurs de téléphones portables et a forcé les citoyens à s’autocensurer, selon le rapport.
Au cours des trois premiers mois de 2020, l’Administration du cyberespace de Chine (Cyberspace Administration of China), le principal régulateur du web du pays, a fermé 816 sites web et supprimé 33 000 comptes de médias sociaux ou groupes de discussion pour avoir publié des informations qu’elle jugeait problématiques, selon le rapport. Au cours des deux mois suivants, la même administration a lancé une campagne visant à supprimer plus de 6 000 articles en ligne et 18 500 comptes dans trois régions, soit Pékin, Shanghai et le Guangdong.
Le besoin croissant de contrôler les contenus web a entraîné une augmentation de recours aux entreprises qui embauchent des censeurs web – également appelées « usines de censure » – et à la censure par intelligence artificielle, note le rapport.
Epoch Times a rapporté en février que la province du Hubei avait eu recours à plus de 1 600 trolls internet pour censurer des informations en ligne liées au virus jugées « sensibles ». Les censeurs ont surveillé l’espace web 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de supprimer ce qu’ils considéraient être des « rumeurs » et de publier des messages faisant l’éloge du gouvernement, a montré un document ayant fait l’objet d’une fuite.
Le site « People.cn », la version en ligne du média d’État chinois People’s Daily, aurait fourni des services de censure automatisée à d’autres sites et applications web chinois. Son président prévoit que l’industrie de la censure se développera pour atteindre un million d’employés dans les trois à cinq prochaines années, selon le rapport.
En février, le département de la propagande du régime a également envoyé des centaines de journalistes d’agences de presse d’État dans le Hubei, la province de la capitale Wuhan, qui est devenue l’épicentre de l’épidémie du pays. Un ancien journaliste d’un média pro-Pékin, citant des sources en Chine, a déclaré à Epoch Times que la priorité du corps de presse était d’éviter toute couverture négative et de suivre strictement la ligne du Parti communiste chinois.
« Le Parti ne résout pas les problèmes, mais tente plutôt de supprimer ceux qui soulèvent des questions », a-t-il déclaré. « Et résoudre les problèmes signifie contrôler l’opinion publique. »
Les citoyens qui sont allés trop loin aux yeux du régime ont souvent subi d’immédiates représailles. Li Wenliang, le médecin qui a sonné l’alarme sur les médias sociaux au sujet du risque de contagion du virus avant que le gouvernement ne reconnaisse l’épidémie, a été réprimandé et forcé de se repentir. Plusieurs citoyens-journalistes qui ont pris des risques pour fournir des informations de terrain sur ce qui se passait à Wuhan ont disparu.
La pression exercée par le régime pour limiter les contenus web défavorables [à Pékin] s’est étendue aux entreprises basées à la fois en Chine et à l’étranger.
WeChat, la populaire application chinoise de médias sociaux, se serait servie d’une liste noire d’environ 2 200 mots-clés liés au Covid-19 entre le 18 janvier et le 14 mai, selon une analyse du centre de recherche canadien Citizen Lab. Les mots-clés ont évolué au fil du temps, passant de mises en garde précoces aux critiques intérieures sur la gestion du virus par Pékin et la diplomatie des masques.
Les autorités chinoises ont également eu recours à l’intimidation et à la violence pour décourager les internautes de faire des critiques. Dans la province du Hunan, une pratiquante du groupe spirituel persécuté en Chine Falun Gong s’est cachée après que la police l’a poursuivie pour avoir posé des affiches contenant un code QR qui permet aux gens d’accéder à des sites web étrangers contenant des informations sur la pandémie.
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