OPINIONS

Pékin multiplie les promesses sur l’économie en difficulté, mais n’offre pas de solutions

août 21, 2024 20:14, Last Updated: août 21, 2024 20:14
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Les 24 membres du Politburo du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) présents lors des récentes réunions à Pékin ont évoqué le besoin d’aide à l’économie du pays. C’est une grande différence par rapport à l’année dernière. Auparavant, les autorités refusaient de reconnaître les énormes défis économiques de la Chine. La reconnaissance des problèmes n’est apparue que progressivement à partir des réunions de printemps du Parti : d’abord les deux plus grandes réunions politiques de l’année appelées « Deux sessions », puis la réunion du Politburo de printemps, puis le Troisième plénum du Comité central en juillet et, finalement, ces récentes réunions.

Tout au long de ce processus angoissant, Pékin a pris quelques mesures correctives, mais rien d’assez important ni d’assez vigoureux pour relever le défi. Même la dernière réunion a donné lieu à davantage de discours que d’actions ou même de description d’actions prévues.

Le triste état de l’économie chinoise apparaît clairement dans les données les plus récentes et dans la manière dont les actions du régime de Pékin n’ont pas réussi à redresser la situation. Selon les 100 principaux promoteurs immobiliers du pays, les ventes de logements en juillet ont été inférieures de 20 % des niveaux de l’année dernière. L’indice des directeurs d’achat (PMI) du Bureau national des statistiques s’est établi à 49,4 en juillet. Tout indice inférieur à 50 indique une contraction. La baisse de 49,3 pour la sous-catégorie des nouvelles commandes et de 48,5 pour les commandes à l’exportation a été particulièrement décevante.

Il est clair, entre autres, que la mesure économique la plus importante de Pékin n’a pas été à la hauteur. Au printemps dernier, l’État-parti a lancé un programme de 1000 milliards de yuans (environ 130 milliards d’euros) pour soutenir les marchés immobiliers en rachetant une partie des nombreux logements inoccupés. Dès le départ, cette initiative s’est avérée difficile à mettre en œuvre. En effet, pendant des années après l’éclatement de la crise en 2021, Pékin a ignoré les besoins des marchés immobiliers, et les problèmes ont eu assez de temps pour se propager dans les marchés financiers et dans l’économie. De plus, le programme était tout simplement trop modeste. Les fonds alloués ne représentaient qu’une fraction des quelque 270 milliards d’euros du montant de la faillite initiale de la société Evergrande en 2021, et encore moins des faillites qui ont eu lieu depuis lors.

Pour renforcer les mesures de stimulation du secteur immobilier, Pékin a également demandé à la Banque populaire de Chine (PBC) de réduire les taux d’intérêt. Mais la BPC a agi lentement et à petits pas. Au cours des deux dernières années, les baisses de taux cumulées n’ont représenté que 45 points de base (des centièmes de point de pourcentage). Ce n’est pas le genre de mesure nécessaire pour inspirer les ménages, les acheteurs de logements et les entreprises, déjà ébranlés par la crise immobilière et le ralentissement général de l’économie chinoise. En fait, la faible ampleur de ces réductions de taux pourrait constituer une mesure restrictive plutôt que stimulante. Étant donné que l’inflation chinoise est tombée à environ zéro, contre environ 2 % il y a un an, le coût réel de l’emprunt, malgré la baisse des taux d’intérêt nominaux, a en fait augmenté.

Comme le montrent clairement les dernières données, aucune de ces mesures n’a eu le moindre effet sur le rétablissement de la croissance économique de la Chine. Pour ne rien arranger, les autorités ont essayé l’an dernier de compenser le ralentissement des secteurs de l’immobilier et de la consommation, ainsi que la réticence des entreprises privées chinoises à investir dans l’expansion et l’embauche, en injectant des fonds publics dans certaines industries. Il s’agit des secteurs des voitures électriques, des batteries et d’énergies vertes. Cependant, en raison de l’atonie de la demande dans l’économie interne chinoise et de l’hostilité ouverte au commerce avec la Chine que partagent les gouvernements et les entreprises occidentaux et japonais, l’investissement des fonds publics n’a fait que pousser l’économie chinoise vers une surcapacité dans ces industries.

Les problèmes de la Chine sont particulièrement évidents lorsque l’on voit à quel point la Corée du Sud et Taïwan réussissent dans certaines de ces industries. Au point que les acheteurs préfèrent tolérer des délais plus longs de leurs livraisons plutôt que de se tourner vers des sources chinoises.

Lors de la dernière réunion du PCC, le régime chinois a promis une aide supplémentaire à l’économie. Mais cette promesse ne s’accompagne d’aucun plan concret. Les dirigeants de l’État-parti savent bien qu’il y a un besoin urgent et que les mesures passées n’ont pas été à la hauteur de ce besoin. Pourtant, ils n’ont même pas proposé les grandes lignes de mesures supplémentaires. On a presque l’impression que les dirigeants de Pékin n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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