L’agence Santé publique France avait alerté le ministère de la Santé sur l’état des stocks de masques dans une note adressée en 2018 au directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. En 2019, un collège d’experts avait même recommander de stocker 1 milliard de masques en prévision d’une pandémie, comme l’a révélé Challenges.
« Sur les stocks, je ne ferai pas le procès de mes prédécesseurs, même si parfois ce serait plus facile », déclarait Emmanuel Macron le 17 avril au Point. Seulement, Challenges révélait le 23 avril que le ministère de la Santé avait été alerté dès 2018 du manque de masques. Le ministère de la Santé, à l’époque piloté par Agnès Buzyn, était au courant de l’état des stocks.
L’agence Santé publique France avait fait remonter l’information il y a deux ans au gouvernement dans une note adressée au directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. À la demande du ministère, un collège d’experts avait été formé en 2016 par l’agence de Santé publique France pour définir une « stratégie de constitution d’un stock de contre-mesures médicales face à une pandémie grippale ». Ils avaient clairement signifié que les réserves ne suffiraient pas à éviter une pénurie en cas de pandémie.
Tout finit par se savoir. Coronavirus: la pénurie de masques connue depuis 2018 – Challenges https://t.co/TUYLkA8Vzj
— Julien Aubert (@JulienAubert84) April 23, 2020
Dans un avis publié en mai 2019 sur le site de l’agence de Santé publique, les médecins écrivaient : « Les recommandations d’utilisation des masques n’ont pas à être modifiées. En cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30% de la population française. » Soit un stock d’un milliard de masques. « Le stock devrait être renouvelé pour éviter d’atteindre la date de péremption des masques », insistaient-ils.
Mais la recommandation des experts n’ pas été suivie avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui avec la pénurie de masque pour protéger la population et le confinement restrictif qui est en train de tuer les entreprises.
La secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher continuait de déclarer aux Echos le 23 avril. « Le ministre de la Santé a été très transparent sur le niveau de notre stock stratégique qui n’avait pas été alimenté par des décisions des gouvernements successifs », déclarait-elle. « De surcroît, le scénario épidémique actuel n’avait pas été imaginé. »
Pourtant l’agence Santé publique France avait imaginé ce scénario catastrophe et avait prévenu le gouvernement.
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