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Percée historique des verts aux législatives suisses

octobre 20, 2019 22:35, Last Updated: octobre 20, 2019 22:43
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Les partis écologistes se dirigent vers des scores historiques au élections législatives suisses de dimanche mais la droite populiste, connue pour son discours anti-immigration et anti-européen, devrait rester la première force politique du pays.

Les Verts (gauche), en passe de devenir le quatrième parti du Conseil national (Chambre basse) à la place du parti démocrate-chrétien (PDC), aspirent désormais à accéder pour la première fois au gouvernement, où tous les grands partis se partagent les sept places de ministres selon une formule dite « magique ».

Après un scrutin aux allures de « changement tectonique, (…) on doit peut-être discuter une nouvelle formule magique », a déclaré la présidente des Verts, Regula Rytz. Une idée que les socialistes ont immédiatement soutenue.

Selon la troisième projection de l’institut gfs.bern, les Verts obtiendraient 28 députés (13% des voix), au terme d’une campagne largement marquée par la question du changement climatique. Les Vert’libéraux progresseraient à 16 sièges (7,9% des voix). Les résultats définitifs seront connus dans la nuit.

Les Verts ont réclamé la « tenue urgente d’un sommet national pour le climat ». Pour Greenpeace « le résultat de ces élections donne un mandat clair au Parlement ».

L’ampleur de la poussée des partis écologistes constituait la principale inconnue du scrutin, destiné à renouveler les 200 conseillers nationaux (Chambre basse), élus à la proportionnelle, et les 46 conseillers aux Etats (Chambre haute), désignés selon un système majoritaire à deux tours. La date du 2e tour varie selon les cantons.

En constante progression depuis les années 1990, les populistes de droite de l’Union démocratique du centre (UDC), dont les affiches aux relents xénophobes font régulièrement polémique, sortiraient affaiblis du scrutin, avec 25,8% des voix (soit 54 sièges), contre 29,4% en 2015.

La base électorale de l’UDC est vieillissante

Pour le politologue Oscar Mazzoleni, spécialiste de la droite populiste, l’UDC, dont la base électorale est vieillissante, « n’a pas réussi à mobiliser les jeunes ». Le parti a également pâti du fait que la thématique migratoire, centrale en 2015, « n’est plus à la une ».

L’UDC a d’ailleurs été le seul parti à dénoncer l’« hystérie climatique ». « On savait qu’on allait perdre des plumes », mais « le sujet essentiel, avant de vouloir sauver la planète, c’est de sauver la souveraineté suisse », a déclaré Oscar Freysinger, sénateur sortant UDC.

A gauche, le parti socialiste (PS) s’inscrirait aussi en baisse, avec 38 sièges.

A droite également, les libéraux-radicaux (PLR) auraient également enregistré un repli, avec 29 sièges.

Quand aux démocrates-chrétiens, ils se stabiliseraient à 25 sièges.

Les sept ministres du gouvernement seront désignés le 11 décembre

Ce n’est que le 11 décembre que les élus des deux Chambres parlementaires désigneront les sept ministres du gouvernement, dont les portefeuilles seront répartis entre les grands partis.

Depuis 1959, les principaux partis du pays – UDC, PS, PLR et PDC (parti démocrate-chrétien, centre) – se partagent les 7 postes ministériels du gouvernement selon le système dit de la « formule magique ». Actuellement, l’UDC, le PS et le PLR disposent de deux ministres, le septième ministère revenant au PDC.

Pour le président du parti socialiste, Christian Levrat, « il n’est pas raisonnable que le Conseil fédéral (gouvernement) soit à ce point plus à droite que le Parlement. »

Etant donné que les deux partis écologiques se positionnent différemment sur le spectre politique, il n’est toutefois pas sûr qu’ils s’allient en décembre lors de l’élection des ministres. Reste qu’ensemble ils constituent la deuxième force politique du pays.

De nombreux connaisseurs de la vie politique suisse s’accordent par ailleurs à dire qu’il vaudrait mieux que les écologistes consolident leur avancée électorale dans quatre ans, pour asseoir ainsi leur présence dans le spectre politique du pays, avant de vouloir prétendre à entrer au gouvernement.

Pour être élu ministre, il faut aussi compter sur le soutien de la Chambre haute, où les Verts’libéraux sont absents. Les Verts disposaient d’un seul siège, mais devraient voir leur présence s’étoffer.

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