Dans la compétition internationale, la Chine est le premier adversaire des démocraties occidentales et ne cache pas ses ambitions de devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049, année du centenaire de la création du Parti communiste chinois (PCC).
Voici une vue d’ensemble sur les derniers pions avancés au niveau mondial par le PCC pour le mois de novembre 2024. Retrouvez les articles de la série ici.
Le second mandat de Trump pourrait pousser l’économie chinoise au bord du gouffre
Chine: Volkswagen se retire du Xinjiang sous le feu des critiques
Le premier constructeur automobile européen en crise Volkswagen a annoncé le 27 novembre vouloir cesser ses activités dans la région chinoise du Xinjiang, qui lui valaient des critiques en raison des accusations de violation des droits humains dont y fait l’objet Pékin.
Un audit externe commandé par Volkswagen l’année dernière n’a trouvé aucune preuve de travail forcé parmi les 197 employés de l’usine, mais plusieurs médias, dont le Financial Times, ont dénoncé en septembre des lacunes dans la méthodologie adoptée par le rapport.
Pékin est accusé d’avoir incarcéré plus d’un million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans un réseau de centres de détention à travers le Xinjiang. Des militants et des Ouïghours vivant à l’étranger ont déclaré que toute une série de maltraitances étaient commises dans ces centres, notamment la torture, le travail forcé, la stérilisation forcée et l’endoctrinement politique.
Un rapport des Nations unies publié en 2022 faisait état de preuves « crédibles » de torture, de traitements médicaux forcés et de violences sexuelles ou sexistes, ainsi que de travail forcé, dans la région.
Pékin nie avoir eu connaissance de la surveillance de son navire suite à la coupure de câbles de données en mer Baltique
Câbles sous-marins rompus : la Suède souhaite que le cargo chinois suspect gagne ses eaux territoriales
La Suède a demandé le 26 novembre que le cargo chinois ancré au large de ses côtes rejoigne ses eaux territoriales afin de contribuer à l’enquête sur la rupture de câbles sous-marins considérée comme un possible acte de sabotage.
« Nous avons été en contact avec le navire comme avec la Chine et nous avons fait savoir que nous souhaitions que le bateau se dirige vers les eaux territoriales suédoises », a déclaré le Premier ministre Ulf Kristersson lors d’une conférence de presse, soulignant que l’objectif n’était pas de lancer d’ « accusation ».
« C’est seulement le désir, de la part de la Suède, que le navire gagne les eaux territoriales suédoises afin que nous puissions plus facilement coopérer pour comprendre ce qui s’est passé », a-t-il assuré.
Des sections de deux câbles de télécommunications, tous deux situés dans les eaux suédoises de la mer Baltique, ont été coupées les 17 et 18 novembre.
Le Yi Peng 3, un vraquier construit en 2001, a navigué dans la zone des câbles à peu près au moment où ils ont été sectionnés, selon des sites de suivi des navires.
Un Américain condamné à 4 ans de prison pour avoir espionné les pratiquants de Falun Gong
Un Américain travaillant dans le secteur des télécommunications et des technologies de l’information a été condamné le 25 novembre à quatre ans de prison pour avoir livré des informations à la Chine, son pays d’origine, a annoncé le ministère américain de la Justice.
Ping Li, 59 ans, résident de Floride, a plaidé coupable en août d’avoir agi comme agent d’une puissance étrangère, la Chine, et plus particulièrement du ministère chinois de la Sécurité de l’État, selon la même source.
Ping Li a reconnu avoir joué depuis au moins 2012 le rôle d’agent chinois pour des officiers du ministère chinois de la Sécurité de l’État, les renseignant notamment sur les dissidents chinois et les pratiquants du mouvement spirituel Falun Gong, interdit par Pékin, indiquent les autorités judiciaires américaines.
Une chronologie des événements clés du Falun Gong de 1992 à 2024
Hong Kong : la Chine expose un navire de guerre dernier cri
Un navire de guerre chinois ultramoderne, considéré comme essentiel dans les stratégies du pays en mer de Chine méridionale et à Taïwan, a été présenté le 21 novembre dans le port de Hong Kong, dans le cadre d’une campagne de communication destinée à mettre en valeur la puissance militaire de plus en plus sophistiquée de Pékin. Long de plus de 200 mètres, le navire peut transporter 30 hélicoptères, avec un pont d’envol capable d’en faire opérer six simultanément.
Un expert a déclaré à l’AFP que sa présence à Hong Kong était un rappel clair de l’autorité de la Chine sur le territoire, après la répression du mouvement prodémocratie par une loi drastique sur la sécurité nationale en 2020.
« Certains estiment que ce navire serait un atout majeur dans l’hypothèse d’une invasion de Taïwan », a déclaré Collin Koh, chercheur au S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour.
Des experts mettent en garde contre les tactiques de guerre en « zone grise » de Pékin à la suite d’incidents avec les câbles sous la mer Baltique
Le procès inéquitable du militant prodémocratie Jimmy Lai
Pékin a qualifié le magnat des médias et militant prodémocratie hongkongais Jimmy Lai de « laquais » des opposants à la Chine le 20 novembre, au jour de sa première prise de parole en près de quatre années à son procès pour collusion avec des forces étrangères à Hong Kong.
« Jimmy Lai est le principal conspirateur et participant au chaos contre la Chine à Hong Kong, et est un agent et un laquais pour les forces opposées à la Chine », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian lors d’une conférence de presse régulière.
Le magnat hongkongais des médias Jimmy Lai a affirmé n’avoir « jamais » demandé à des contacts étrangers de prendre des mesures contre la Chine. « Jamais », a répondu M. Lai après qu’il lui a été demandé s’il avait cherché à influencer des politiques étrangères relatives à Hong Kong et à la Chine via une liste de contacts internationaux établie par le parquet, ou leur avait demandé d’agir contre Hong Kong ou Pékin.
Chine-Brésil, un partenariat entre deux poids lourds du Sud global
La Chine et le Brésil sont respectivement les deuxième et septième pays les plus peuplés au monde, et pèsent toujours plus lourd sur la scène internationale.
Les convergences géopolitiques sont plus évidentes depuis le retour au pouvoir en janvier 2023 du président brésilien de gauche Lula.
« C’est normal que le Parti communiste chinois se sente plus à l’aise pour dialoguer avec des gouvernements de gauche », dit à l’AFP Marcos Caramuru, ancien ambassadeur du Brésil à Pékin, bien que selon lui cette relation soit « totalement pragmatique ». Le géant asiatique est le premier partenaire commercial du Brésil, qui est son premier fournisseur de biens agricoles.
La proposition des deux pays « pour une solution politique » à la guerre en Ukraine est un « exemple de convergence de vues en matière de sécurité internationale », a estimé Lula. Le leader russe Vladimir Poutine avait jugé cette proposition « équilibrée » mais elle avait été rejetée par le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky et n’avait pas non plus été soutenue par les États-Unis et l’Europe.
L’Occident à la croisée des chemins face à la menace croissante de la Chine
Starmer défend une relation « durable » avec la Chine, redit l’engagement de Londres sur « l’État de droit »
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a assuré le 18 novembre vouloir construire une relation « durable » avec la Chine mais prévenu que le Royaume-Uni demeure « engagé en faveur de l’État de droit », au début d’un entretien avec le dirigeant chinois Xi Jinping en marge du G20 à Rio de Janeiro.
« Une relation sino-britannique forte est importante pour nos deux pays », a encore affirmé Keir Starmer, selon des propos rapportés par l’agence britannique PA, au moment où un réchauffement se dessine entre les deux pays après des années de tensions, notamment sur la répression politique à Hong Kong.
Mer de Chine méridionale: Ishiba exprime sa « sérieuse inquiétude » à Xi
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a exprimé le 16 novembre devant le leader chinois Xi Jinping ses inquiétudes concernant la situation en mer de Chine méridionale, où les incidents se multiplient dans les eaux disputées entre Pékin et plusieurs pays riverains, a indiqué samedi le ministère japonais des Affaires étrangères.
La situation s’est envenimée ces derniers mois. Plusieurs épisodes de violences ont opposé des navires chinois d’un côté et vietnamiens et philippins de l’autre. Parallèlement, la Chine a accentué la pression sur Taïwan, multipliant les incursions aériennes et manœuvres militaires autour de l’île qu’elle considère comme faisant partie de son territoire.
Les relations entre la Chine et le Japon, souvent tendues, se sont détériorées ces dernières années alors que Pékin muscle ses capacités militaires dans la région et que Tokyo renforce son alliance avec les États-Unis.
Importations frauduleuses dans la mode, de la Chine vers la France: perquisitions à Athènes
Le Parquet européen a annoncé le 15 novembre dans un communiqué que des perquisitions avaient été effectuées au Pirée, le port d’Athènes, mercredi et jeudi, dans une enquête portant sur des importations frauduleuses d’articles textiles de Chine vers la France.
« Dans le cadre d’une enquête menée par le Parquet européen (EPPO) à Paris (France), des perquisitions et des auditions de témoins ont été effectuées en Grèce, dans le cadre d’une enquête sur des importations frauduleuses de textiles, de vêtements et d’articles de mode en provenance de Chine dans l’UE, via le port du Pirée d’Athènes avec, pour destination finale, le marché français », a annoncé le ministère public européen dans un communiqué.
« De nombreuses pièces à conviction, sous format écrit ou électronique, ont été découvertes au cours des perquisitions », souligne-t-on.
La fraude aurait « causé un préjudice estimé à plus de 5,2 millions d’euros en droits de douane et en TVA impayés », selon le Parquet européen.
Pérou : la Chine investit 3,5 milliards de dollars pour réaliser un mégaport, à Chancay
Chancay sera le premier port chinois d’Amérique du sud. Situé à environ 80 km de la capitale péruvienne, il comprendra quatre quais dans sa première phase grâce à un investissement de 1,3 milliard de dollars. À terme, il disposera de 15 postes d’amarrage, à l’issue d’un investissement total de 3,5 milliards.
Le port s’inscrit dans l’initiative chinoise dite des « Nouvelles routes de la soie ». Ce grand programme lancé en 2013 vise à construire des infrastructures et développer les liaisons maritimes, routières et ferroviaires entre les continents, notamment dans les pays en développement.
Plusieurs pays d’Amérique du Sud (Pérou, mais aussi Argentine, Chili, Bolivie, Équateur et Venezuela) ont déjà adhéré à cette initiative, qui constitue un axe central de la stratégie de Xi Jinping pour accroître l’influence de la Chine à l’étranger.
« Il est pratiquement prêt », se félicite, lors d’une récente visite du site le 11 novembre, Gonzalo Rios, directeur général adjoint pour le Pérou de Cosco Shipping Ports (CSP), filiale du géant chinois du transport maritime Cosco Shipping, propriétaire à 60 % du port.
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Les États-Unis inculpent une société chinoise, accusée d’avoir exporté du Fentanyl
Une société chinoise, son directeur, et plusieurs de ses employés ont été inculpés par la justice américaine, accusés d’avoir vendu illégalement des composés chimiques contenus dans le fentanyl, puissant opiacé responsable de dizaines de milliers d’overdoses chaque année aux États-Unis, a indiqué le ministère de la Justice.
La société Hubei Aoks Bio-Tech Co. Ltd., qui fabrique des produits chimiques, basée à Wuhan, son directeur, et trois cadres de l’entreprise ont été inculpés par la justice fédérale américaine, selon un communiqué du ministère de la justice publié jeudi.
Cette décision de justice survient après plusieurs séries de discussions entre Pékin et Washington pour une meilleure coopération sur la lutte contre le fentanyl.
La commission spéciale de la Chambre des représentants sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois (PCC) a publié un rapport alarmant dans lequel le PCC est accusé d’utiliser le trafic de drogues dangereuses et mortelles dans le cadre de sa « guerre sans restriction » contre le pays. Il lui est reproché de faciliter intentionnellement la prolifération du fentanyl en Amérique du Nord, afin de déstabiliser volontairement le pays.
La Chine chercherait intentionnellement à inonder les États-Unis de fentanyl
La Chine « ouverte au dialogue » après le discours protectionniste de Trump
« La Chine estime que la coopération commerciale et économique entre la Chine et les États-Unis est mutuellement bénéfique par nature », a indiqué Liu Pengyu, un porte-parole de l’ambassade de Chine aux États-Unis, après l’élection de Donald Trump pour un second mandat le 7 novembre.
M. Trump a annoncé une augmentation des taxes douanières de 10 %, qui vient s’ajouter à celles existant déjà et à celles supplémentaires qu’il pourrait encore décider, sur « tous les nombreux produits arrivant de Chine aux États-Unis ».
Il a expliqué avoir souvent évoqué le problème de l’afflux de drogues, notamment de fentanyl, un des principaux responsables de la crise des opiacés aux États-Unis, avec des dirigeants chinois qui lui ont promis de punir les « trafiquants ». « Mais ils ne sont jamais allés au bout des choses », a-t-il affirmé.
« Sur le principe, nous sommes ouverts au maintien du dialogue et de la communication », a indiqué Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Donald Trump, le Commerce et les Affaires étrangères dans le collimateur de la Chine
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