Des militants autochtones dénonçant des dégâts environnementaux causés à leur territoire ont occupé une plateforme pétrolière en Amazonie péruvienne et y retiennent 41 travailleurs, a rapporté vendredi la compagnie pétrolière nationale Petroperu.
Ils réclament que Petroperu nettoie leurs terres endommagées depuis une fuite de pétrole il y a deux décennies. « Petroperu met en œuvre toutes les mesures possibles pour obtenir la libération des 41 personnes qui restent privées de leurs droits à la station Morona de l’oléoduc Norperuano, saisie par des membres de la communauté Fernando Rosas mercredi dernier », a indiqué l’entreprise dans un communiqué. Selon elle, les militants « ne permettent pas (aux travailleurs, bloqués sur la plateforme) d’exercer leur droit à la libre circulation ».
La fuite provient du pipeline d’exportation #NorPeruano à hauteur de la communauté native Cuninico (district d’Urarinas, Loreto). pic.twitter.com/Jk6o8zuDxf
— Clément Renard (@clemnaturel) September 16, 2022
« Petroperu réitère son appel aux dirigeants de cette manifestation (…) afin qu’ils quittent la station de Morona » pour trouver une solution par le dialogue, a exhorté la compagnie pétrolière. La station Morona de l’oléoduc Norperuano est située dans une zone reculée de la région amazonienne de Loreto, à quelque 1000 km au nord-est de Lima. Les griefs de la communauté autochtone ont été rassemblés dans une lettre envoyée aux autorités péruviennes, que l’AFP a pu consulter.
Un territoire contaminé à chaque pluie
Il y est écrit que la compagnie pétrolière « fait obstruction à l’assainissement » de leur territoire contaminé à chaque pluie depuis une fuite, selon eux, dissimulée il y a 25 ans. Ils assurent que plus « aucune goutte de pétrole ne passera sur leurs terres » tant que celles-ci n’auront pas été nettoyées.
En septembre dernier, des groupes autochtones avaient déjà protesté en bloquant un cours d’eau affecté par le déversement de brut « provoqué par une rupture de l’oléoduc Norperuano », dans la région sauvage de Loreto dans le nord du pays. Le 27 septembre, le gouvernement avait décrété l’état d’urgence pour 90 jours dans la zone touchée par la fuite de pétrole sur le territoire des communautés Cuninico et Urarinas, où vivent quelque 2500 autochtones. Norperuano est l’un des plus grands oléoducs du pays. Construit il y a quarante ans, il transporte du pétrole brut de l’Amazonie jusqu’à Piura, sur la côte, sur une distance de quelque 800 km.
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