Le projet de construction de la nouvelle prison de Perpignan pourrait bien prendre un retard considérable. En cause, un couple d’oiseau d’une espèce protégée (des oedicnèmes criards), qui a fait son nid sur les lieux.
Des bulldozers stoppés par une petite boule de plumes de 500 grammes ? C’est ce qu’un couple d’oiseaux risque de provoquer, et ce pendant plusieurs mois, entraînant un retard imprévu dans le projet de construction du nouveau centre pénitentiaire de Perpignan.
Basé dans le secteur du Mas de la Guarrigue, la communauté urbaine de Perpignan pensait pourtant avoir fourni à l’État l’emplacement parfait : un immense terrain en friche, constructible et sans riverain, facile d’accès, intercalé entre l’autoroute A9 et la départementale 900. Oui mais voilà, un couple d’œdicnèmes criards y a élu domicile, avec un joli nid douillet installé au sol.
C’est lors de l’inventaire obligatoire mené sur le site pour y recenser la faune et la flore que sa présence a été détectée. Classés comme espèce protégée, ce couple d’oiseaux ne peut pas être tué ou chassé des lieux. La seule solution consiste à solliciter auprès de la Préfecture une dérogation autorisant la destruction du nid, relate France Bleu.
S’il existe bel et bien une solution pour que le chantier reprenne, celle-ci n’est pas des plus rapides, relate RTL. En effet, même si la découverte de cette espèce protégée ne remet pas en cause le projet – la communauté urbaine de Perpignan ayant déjà fait des propositions auprès de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pour proposer des compensations environnementales – les démarches pour ce genre de dossier peuvent durer plusieurs mois.
Une situation que Jean-Marc Pujol, l’ancien maire et président de la communauté urbaine de Perpignan ayant impulsé le projet, a du mal à supporter : « Je comprends les contraintes environnementales et il n’est pas question d’aller contre, mais il faut que l’administration instruise les dossiers plus vite ! Ce n’est pas acceptable d’attendre des mois et des mois pour avoir une réponse. Les enjeux sont trop importants : cette nouvelle prison représente plus de 50 millions d’euros de travaux et des centaines d’emplois », précise-t-il.
Cette nouvelle prison est également très attendue à Perpignan, car les détenus sont actuellement admis dans un établissement de plus en plus insalubre, notamment à cause de la surpopulation carcérale.
« Dans cet établissement vétuste totalement surpeuplé, plus de 60 détenus dorment actuellement à même le sol au milieu des moisissures, des champignons et des punaises de lit. Nous avons l’impression que l’État accorde plus d’importance à un couple d’oiseaux qu’aux détenus, et aux surveillants qui doivent gérer une situation explosive depuis des années », s’agace Johann Reig, secrétaire local du syndicat Ufap-Unsa au centre pénitentiaire de Perpignan. « Nous ne pouvons plus attendre ! » dénonce-t-il.
De son côté, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de l’Aude indique que l’oedicnème criard est une espèce « quasiment menacée à l’échelle européenne ». À ce titre, elle est d’ailleurs « inscrite à la directive Oiseaux à l’annexe 1 ».
Cependant, dans la région, ces oiseaux seraient malgré tout assez fréquents, selon le groupe ornithologique du Roussillon. D’après cette association de protection de la faune sauvage, une importante colonie d’oedicnèmes criards a été recensée au nord de la ville, dans les terrains qui entourent le centre commercial Carrefour de Claira.
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