Ce couple d’Iraniens avait fui l’Iran en 2018, risquant la peine de mort en raison de la conversion du père au christianisme. La petite famille, qui vit actuellement à Perpignan avec ses deux enfants, vient d’essuyer un nouveau refus quant à sa demande d’asile.
Ata Fathimaharloei, âgé de 36 ans, ainsi que sa femme Somayeh Hajifoghaha, 37 ans, vivent avec leurs deux jeunes enfants dans un logement de 55 m² prêté par un Centre d’accueil de demandeurs d’asile. Mi-novembre, ils ont reçu un nouveau refus de droit d’asile, relate Le Figaro. Les deux parents font pourtant l’objet d’une condamnation à mort en Iran.
Une demande refusée « au motif que les menaces de mort ne sont pas suffisamment étayées »
Le père de famille iranien, qui s’est converti à une autre religion que l’islam, est coupable du crime d’apostasie dans son pays d’origine. Son épouse est de ce fait considérée comme une femme adultère, leur mariage étant considéré comme nul puisque son mari n’est plus musulman.
S’il retourne en Iran, le couple s’expose à de lourdes peines de prisons, voire à la « sentence de mort », Ata n’ayant pas reconnu « ses remords et sa repentance » à la suite de cette conversion, est-il indiqué sur un document produit par un cabinet d’avocats iranien (certifié et traduit du persan), rapporte Le Figaro. Ce document précise que « selon la Constitution iranienne et la loi islamique, tout Iranien ayant un père et une mère musulmans est également musulman et suivra la religion du grand prophète ».
Le couple avait fait une première demande d’asile auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), mais celle-ci avait été rejetée. Il était donc passé devant la Cour nationale du droit d’asile en 2020, mais avait essuyé un second refus. Une nouvelle demande, effectuée en octobre dernier, a de nouveau été rejetée « au motif que les menaces de mort ne sont pas suffisamment étayées », précise l’avocat du couple, maître Gérald Brivet-Galaup.
Ils n’ont plus qu’une seule chance d’obtenir le statut de réfugié
« C’est une décision qui est très surprenante, très révoltante et totalement inopportune au regard de l’actualité dans ce pays », déplore encore l’avocat au micro de France info. Ce dernier suppose qu’il y a « sans doute des considérations politiques qui [les] dépassent ». « Je dois avouer que cette fois-ci est très dure. Je pensais qu’avec la situation actuelle en Iran, il y avait de l’espoir », confie de son côté Ata dans les colonnes du Figaro.
Pour l’AED (Aide à l’Église en Détresse), une ONG qui défend les chrétiens dans le monde, « le critère de sincérité de la conversion est difficile à vérifier. Mais il y a peut-être aussi la volonté d’éviter ce débat, par crainte d’être taxé d’islamophobie ». Selon l’ONG, cette histoire est « loin d’être unique ». « De manière générale, on a le sentiment que l’aspect religieux n’est pas pris en compte dans le droit d’asile », ajoute-t-elle.
« On est dans une situation difficile, mais je ne regrette rien », assure Ata auprès de nos confrères. Leur avocat se demande s’il faudra « attendre 10 ans pour convaincre de l’authenticité de leur foi ». Si le couple arrive à fournir de nouveaux éléments au dossier, la petite famille pourra peut-être voir leur demande acceptée, mais ce sera en tout cas leur toute dernière chance d’obtenir le statut de réfugié.
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