Des personnages similaires dans les cultures chinoise et amérindiennes

21 octobre 2016 08:43 Mis à jour: 21 octobre 2016 08:43

Dans la vie, est-ce que vous avancez ou reculez? Certaines cultures de tradition ancienne racontaient l’histoire de personnages qui se déplaçaient littéralement vers l’arrière, une analogie servant à rappeler aux gens de leur époque de porter attention à leur propre progression ou régression.

Zhang Guolao

Une représentation de Zhang Gualo montant son âne à l'envers. (Yeuan Fang/Epoch Times)
Une représentation de Zhang Guolao montant son âne à l’envers. (Yeuan Fang/Epoch Times)

Zhang Guolao, un ermite taoïste chinois du temps de la dynastie Tang (618-907), chevauchait son âne à l’envers pour montrer aux gens combien rétrogrades étaient leurs mentalités. Selon ce taoïste, ce que la plupart des gens interprètent comme étant des avancements (acquérir des richesses, satisfaire différents désirs) sont en réalité des pas en arrière, éloignant les individus de la véritable nature humaine. Il faisait la démonstration selon laquelle les principes sont souvent inversés lorsqu’on suit véritablement une voie spirituelle.

Bien que Zhang soit un grand personnage légendaire chinois, des chroniques historiques suggèrent qu’il a vraiment existé.

Il serait supposément né autour de 2200 av. J.-C. On rapporte que des personnages puissants voulaient qu’il leur apprenne le secret de son immortalité. Il refusait de les rencontrer pour leur révéler ce secret, mais a accepté de rencontrer un empereur dont le cœur était sincère et qui recherchait la sagesse du Tao, une tradition spirituelle antique chinoise.

Une autre leçon est aussi au cœur de l’histoire de la chevauchée vers l’arrière de Zhang. Il fut sommé à la cour impériale pour faire la démonstration de son âne se déplaçant à reculons. L’âne se déplaça de façon si régulière que l’empereur voulut le récompenser avec du vin. L’âne se transforma alors en papier. Zhang avoua qu’il s’agissait d’un âne de papier animé par la magie, mais le vin le fit revenir à sa nature de papier.

Il dit : « Ce qui est vrai perdure, mais ce qui est faux ne dure pas ».

Heyoka

Une grande peinture de l'artiste et chef Lakota Faucon Noir. Né en 1832, il faisait également patie des Heyoka. (Domaine Public)
Une grande peinture de l’artiste et chef Lakota Faucon Noir. Né en 1832, il faisait également patie des Heyoka. (Domaine Public)

Dans le même ordre d’idées, au sein de la tradition orale de la première nation américaine Lakota se trouve un personnage connu comme le heyoka (trickster ou farceur) qui chevauchait son cheval à reculons, portait ses vêtements à l’envers et qui, de façon générale, faisait tout à l’envers.

Le heyoka n’était pas une seule personne, mais plusieurs personnes choisies pour remplir ce rôle spirituel dans la communauté.

Dr Steven Mizrak, un chargé de cours au département d’études globales et socioculturelles à l’Université Internationale de Floride, explique dans un essai intitulé Thunderbird and the Trickster (L’oiseau-tonnerre et le trickster ou farceur) : « Les heyokas, ou clowns sacrés, étaient en général très peu nombreux bien qu’on les retrouve dans presque tous les clans [de la nation Lakota]. Les heyokas étaient des contraires qui souvent s’exprimaient et se mouvaient à sens inverse. Ils agissaient de façon ridicule, obscène et comique, spécialement lors des cérémonies sacrées. Ils étaient perçus comme étant téméraires et insensibles à la douleur, pouvant mettre la main dans l’eau bouillante pour y saisir des morceaux de viande. »

Une grande peinture du chef Lakota Faucon Noir, représentant un être tu Tonnerre à Cornes (Heyoka). Il était dit que quiconque le voyant en vision deviendrait lui-même un Heyoka. Peint vers les années 1850. (Domaine Public)
Une grande peinture du chef Lakota Faucon Noir, représentant un être tu Tonnerre à Cornes (Heyoka). Il était dit que quiconque le voyant en vision deviendrait lui-même un Heyoka. Peint vers les années 1850. (Domaine Public)

Les heyokas étaient considérés comme au-delà des conceptions humaines normales et comme étant en lien avec le divin. Leurs actions inversées étaient destinées à être choquantes pour les gens, à amener une réflexion sur les idées préconçues ordinaires. Dr Mizrak explique : « Le heyoka joue des tours aux autres gens de sa culture, il ne veut en aucun cas les humilier ni les faire passer pour des idiots, mais il souhaite plutôt leur montrer d’autres façons d’agir pour devenir plus brillants. »

« Chaque fois qu’ils interrompaient la solennité d’une cérémonie, les gens interprétaient cela comme un avertissement à voir au-delà du caractère littéral du rituel et à regarder plus profondément les mystères du sacré. »

Version anglaise : Similar Backward Characters in Ancient Chinese, Native American Cultures

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