Nous voulons tous être heureux, mais nous ne sommes pas très doués pour ça. En conséquence, pendant des siècles, les philosophes ont lutté à découvrir la façon d’atteindre le bonheur. Peu de gens, cependant, ont offert une réponse aussi novatrice que Marc Aurèle, l’un des plus grands empereurs de Rome.
Êtes-vous prêt pour ça ?
Alors, soyez pessimiste !
C’est certes une proposition peu séduisante, comme de payer ses études universitaires en vendant des encyclopédies à domicile.
Mais réfléchissez un instant à la situation actuelle, et vous pourriez commencer à réviser votre jugement.
Malgré le fait que nous nous noyions dans un océan de divertissement avec des légions de gourous, tous coachs en « développement personnel » agissant comme des sauveurs, le World Happiness Report, dans son rapport sur l’évolution du bonheur mondial, révèle que les niveaux et courbes globales du bonheur sont en déclin constant.
Le rapport attribue ce déclin à la croissance des dépendances, mais une lecture attentive du travail autobiographique d’Aurèle, Pensées pour moi-même, suggère qu’il pourrait y avoir un problème plus profond avec la façon dont nous recherchons le bonheur : nous ne nous concentrons pas sur les aspects négatifs de la vie.
Vous ne me croyez pas ? « Pensées pour moi-même » est rempli de petites pépites telles que :
« Notre vie est si courte. […] Rien de quoi s’évertuer. »
« Dans une telle obscurité, dans cette fange, […] qu’y a-t-il donc qui puisse être estimé ou qui soit susceptible d’un intérêt absolu ? »
« Dès l’aurore, dis-toi d’avance : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste. »
Une vision aussi sombre de la vie semblerait mener directement chez un psychiatre, mais ce n’est pas le cas.
Le pessimisme n’est pas le désespoir
Avant de rejeter Aurèle d’emblée, réfléchissez un instant à ce qu’est le pessimisme. Selon Merriam-Webster, le pessimisme est « une tendance à mettre l’accent sur les aspects négatifs ». Aurèle ne prône donc pas le désespoir. Au contraire, il écrit : « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux. »
Ce qu’il dit, c’est qu’en se concentrant sur les aspects négatifs de la vie quotidienne, tout en appréciant la valeur inhérente à la vie, nous en aurons une meilleure approche, ce qui constitue la deuxième étape vers le vrai bonheur.
Réfléchissez un instant. Combien de ces choses que nous désirons chaque jour compteront encore ou se souviendra-t-on encore dans cinq, dix, ou quinze ans ?
Personnellement, je n’en vois pas tant que ça. Et pour être clair, je ne parle pas des besoins (nourriture, logement, etc.), je parle des désirs. Toutes ces choses que nous désirons ardemment et qui n’ont qu’une valeur éphémère. De nouveaux gadgets, de nouvelles modes, de nouveaux amis. Nous sommes trop souvent « ceux qui recherchent le plaisir » et dont le « bonheur […] fluctue avec des humeurs incontrôlées ».
Libérez-vous de cette quête du bonheur
Au lieu de rendre esclave des caprices du désir, le pessimisme d’Aurèle met nos désirs en perspective.
« Si vous ne pouvez cesser d’accorder de l’importance à de nombreuses autres choses […] alors vous ne serez jamais libre – libre, indépendant, imperturbable », écrit-il.
Une fois que nous cesserons d’ « estimer beaucoup d’autres choses », nous « devrions être comblés – cesser à jamais de désirer, de convoiter, d’envier ardemment les gens et les choses pour en jouir ».
Pour Aurèle, c’est en cela que consiste le vrai bonheur. Se libérer de l’attrait et du désir sans fin du nouveau, de l’original, du plaisir. La liberté qui permet de se concentrer uniquement sur ce qui est réellement important.
Soyons réalistes : ce n’est pas une conclusion particulièrement attrayante. Ce n’est pas aussi amusant que les autres voies que la culture présente comme étant le vrai chemin vers le bonheur. Il faut faire la chose difficile d’accepter le présent tel qu’il est, et que l’avenir ne sera probablement pas aussi agréable que nous voudrions le supposer.
Mais la beauté du pessimisme d’Aurèle est qu’il nous libère de ce besoin. Aurèle et son pessimisme nous disent à tout le moins de « nous rappeler qu’il faut peu de choses pour avoir une vie heureuse ».
David Evans vient du Minnesota. Il s’est porté volontaire pour des campagnes politiques et a passé un été avec la Blue Earth County Historical Society à faire des recherches sur la Première Guerre mondiale dans les journaux locaux. Il veut aller en fac de droit. Cet article a été publié à l’origine sur FEE.org.
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