Alors que Bruxelles va proposer en mai une réautorisation du Roundup pendant dix ans, l’association Générations Futures publiait ce 21 avril une carte de France de 400 témoignages de victimes de pesticides. Qu’ils soient des citoyens, des professionnels ou des associations, ils ont tous été exposés dans leur région et se battent à présent auprès de leur mairie et des pouvoirs publics contre la prolifération des pesticides. Sur le site victimes-pesticides.fr, chaque personne peut, à travers un témoignage vidéo ou écrit, expliquer comment elle s’est retrouvée victime de l’épandage de produits chimiques.
Madame Y qui habite près d’Orléans explique que sa fille de 8 ans est victime de puberté précoce. Le problème vient selon elle de la proximité de l’épandage de pesticides à moins de 100 mètres de la crèche, de l’école maternelle et élémentaire du village.
Dominique Marchal, lui, est agriculteur à Serres en Meurthe-et-Moselle. Il est atteint depuis 2002 d’un syndrome myéloprolifératif, une sorte de leucémie. Il a obtenu en 2006 la reconnaissance de sa maladie comme maladie professionnelle. Les premiers symptômes sont apparus lorsqu’il a commencé à utiliser des pesticides contenant du benzène dans son exploitation.
Qu’ils soient des citoyens, des professionnels ou des associations, ils ont tous été exposés.
À Limoges, le collectif « Alerte des Médecins sur les Pesticides », constitué de médecins du travail, médecins libéraux et hospitaliers, ont fait le même constat d’une recrudescence de maladies chroniques : cancers, troubles de la fertilité, maladies neurologiques, diabète, etc.. Selon eux, alors que les publications scientifiques médicales incriminent largement les pesticides dans cette recrudescence, il est de leur devoir d’en informer la population. Ils essayent ainsi de mettre en garde les agriculteurs et les pouvoirs publics sur la dangerosité de ces produits.
Un rapport publié par Greenpeace l’an passé montrait que les pesticides se retrouvaient en bout de chaîne dans notre alimentation. Dans une étude concernant les pommes, sur 85 échantillons de sols et d’eau prélevés dans 12 vergers européens, 53 pesticides différents ont été identifiés dans 75% des échantillons. Il faut savoir que 70% des pesticides connus présentent aujourd’hui une toxicité élevée pour la santé et pour l’équilibre des milieux naturels.laurent
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