Des images révoltantes d’un téléphone portable montrent des policiers indiens face à un homme tenant un bébé emmailloté alors qu’un complice creuse à la hâte un trou dans le sol à proximité pour l’enterrer.
La police a rapidement établi que l’homme qui tenait l’enfant était son grand-père. Lui et son complice, l’oncle du bébé, tentaient de se débarrasser de la petite fille sur un terrain vague à Hyderabad le matin du 31 octobre 2019.
Depuis, les images sont devenues virales sur les médias sociaux, horrifiant les internautes du monde entier.
« Ce matin, un chauffeur de taxi à la station de bus Jubilee a remarqué deux personnes avec un sac à la main », a déclaré à NDTV l’un des policiers, resté anonyme. « Ils creusaient une fosse dans le sol », a-t-il dit. « Le conducteur a immédiatement signalé l’incident à la police. »
La station de bus de Jubilee, décrit comme « un endroit assez fréquenté » par les journalistes indiens, a été le théâtre d’une grève des bus ce jour-là. Les deux hommes avaient choisi l’endroit pour son isolement relatif, mais ils ont néanmoins été repérés.
« Après avoir pris connaissance de la situation, nous nous sommes immédiatement rendus sur place et avons trouvé un bébé dans le sac », a déclaré l’agent S. Venkata Ramakrishna à India Today.
Les deux hommes, tous deux originaires du district de Karimnagar à Telangana, ont affirmé que le bébé était mort et que d’autres membres de la famille leur avaient demandé de ne pas ramener le corps de l’hôpital.
Le corps du bébé ne serait pas autorisé dans les transports publics, ont-ils expliqué, alors ils ont décidé de l’enterrer dans le terrain vague. Lorsque les policiers sont arrivés, l’oncle de la petite fille déplaçait la terre à mains nues.
Le bébé, enveloppé serré dans une couverture rose et orange, était assez calme et tranquille pour ne pas éveiller les soupçons à l’approche des agents. Cependant, la police n’a pas tardé à remarquer que le nouveau-né bougeait sous la couverture et a décidé de retenir les deux hommes pour les interroger.
Il est apparu plus tard que la petite fille avait un trouble de la vessie qui nécessitait une intervention chirurgicale, selon la NDTV. On suppose que la famille était peut-être soit réticente, soit incapable de recourir à l’opération.
La petite fille a été emmenée à l’hôpital de Gandhi par les autorités pour une évaluation et des soins médicaux immédiats. Le grand-père et l’oncle ont été interrogés, puis relâchés.
Ce cas est le dernier d’une succession alarmante de bébés et d’enfants de sexe féminin sujets à l’infanticide ou à la tentative d’infanticide. Cela représente la préférence marquée de l’Inde pour ses fils plutôt que ses filles. Le nombre de femmes en Inde diminue depuis des décennies.
Une enquête du gouvernement indien publiée en juillet 2019 a montré que le nombre de femmes pour 1 000 hommes dans l’ensemble de l’Inde était de 896 entre 2015 et 2017. Comparativement, il y avait 943 femmes pour 1 000 hommes dans le dernier recensement de 2011.
Les meurtres de bébés filles sont les plus fréquents dans le Gujarat tandis que les États du nord de l’Inde enregistrent les taux les plus faibles de mortalité infantile féminine.
Les filles ont longtemps été considérées par certains en Inde comme un fardeau financier. La tradition de la dot veut que la famille d’une mariée donne une grosse somme d’argent ou des biens de valeur au marié et à sa famille. La Loi sur l’interdiction de la dot a officiellement interdit cette pratique en 1961, mais elle demeure profondément enracinée dans la culture indienne.
Une mise à jour de l’Indian Express du 7 novembre 2019 expliquait que la petite fille sauvée d’un sort fatal à Hyderabad était « déshydratée, mais se portait bien à l’hôpital ». On ne sait pas si son grand-père et son oncle ont été interrogés ou inculpés pour leur tentative présumée de l’enterrer vivante.
Les policiers qui ont sauvé la petite fille à temps ont dit qu’ils étaient « tout simplement heureux » qu’elle ait été sauvée.
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