EUROPE

Peu de preuves que le pass sanitaire fonctionne selon un statisticien britannique

novembre 22, 2021 19:36, Last Updated: novembre 23, 2021 5:31
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Jusqu’à présent, peu de preuves ont été apportées pour soutenir l’efficacité du pass sanitaire, a déclaré un expert britannique en statistiques.

Jamie Jenkins, ancien responsable de l’analyse de la santé et du marché du travail à l’Office for National Statistics (ONS), a déclaré jeudi à NTD qu’il avait vu « très peu de preuves » montrant que le pass sanitaire a « un effet quelconque ».

Basé au Pays de Galles, Jenkins soutient que si l’objectif était de stimuler le recours au vaccin contre le Covid-19, le pass sanitaire ne semble pas avoir fonctionné.

« Si vous suivez les chiffres au Pays de Galles, nous n’avons pas vraiment vu de changement dans le pourcentage de personnes qui se présentent pour se faire vacciner », explique M. Jenkins, ajoutant que certains disent qu’il est trop tôt pour évaluer l’impact de cette politique.

Le nombre de personnes qui se font vacciner a augmenté de 3,5 points au Pays de Galles depuis l’annonce de l’obligation du pass sanitaire. Cependant cette croissance ne dépasse que de très peu l’Angleterre, où le pass sanitaire n’est pas obligatoire.

Selon les chiffres officiels, le taux d’acceptation de la première dose du vaccin contre le virus du PCC (virus du Parti communiste chinois) au Pays de Galles était de 86 % le 17 septembre, date à laquelle le gouvernement gallois a annoncé son intention de rendre obligatoire le pass sanitaire pour accéder aux boîtes de nuit et aux grands événements. Ce chiffre est passé à 89,5 % le 18 novembre.

La mise en place de la vaccination des jeunes de 12 à 15 ans, qui a débuté le 4 octobre, pourrait avoir contribué à cette croissance.

Le nombre d’écossais (vaccinés) a augmenté de 3,6 points en Écosse depuis le 1er septembre, date à laquelle le gouvernement écossais a annoncé le pass sanitaire.

Mais, la croissance a été plus forte en Angleterre, la seule nation qui n’a pas rendu obligatoire le pass sanitaire.

Le taux d’acceptation de la première dose en Angleterre, bien que légèrement inférieur à celui des autres nations, a augmenté de 3,9 points depuis le 15 septembre. C’est alors que le gouvernement britannique a déclaré qu’il ne mettrait pas en place le pass sanitaire.

Si l’objectif de rendre obligatoire le pass sanitaire est de contrôler la propagation du virus du PCC, cette politique ne semble pas efficace, fait valoir M. Jenkins.

En comparant avec ceux qui ont reçu trois doses d’un ou de plusieurs vaccins, « vous avez 80 % moins de chances d’avoir un test positif si vous avez déjà été infecté », explique-t-il, citant les dernières données de l’Office for National Statistics (ONS).

« Donc, si vous avez une grande immunité naturelle, les politiques de passeport vaccinal qui sont appliquées n’en tiennent pas compte du tout, ce qui est un peu le défaut de la politique », explique-t-il.

M. Jenkins avoue qu’il avait récemment été testé positif au virus PCC malgré une infection antérieure et une double vaccination, mais qu’en vertu des règles, il aurait eu droit à un laissez-passer Covid s’il n’avait pas fait de test, puisqu’il ne présentait aucun symptôme.

« Nous savons que le vaccin n’empêche pas les gens d’attraper ou de propager la maladie. Il contribue à la réduire, mais il ne l’arrête pas en fin de compte », estime M. Jenkins.

Le statisticien a déclaré que le nombre de cas n’a cessé de diminué depuis quelques semaines, tant au Pays de Galles, où le pass sanitaire et port du masque sont obligatoires, qu’en Angleterre, où aucune restriction légale ne s’applique actuellement.

Mais aujourd’hui, ajoute-t-il, le nombre de cas augmente à nouveau, ce qui semble refléter la situation générale en Europe.

« Selon moi, le problème est que tous ces pays d’Europe occidentale semblent avoir ce pass sanitaire mais les cas continuent de grimper en flèche. Il y a très peu de preuves que ces pass sanitaires ont un effet quelconque », conclut-il.


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