NEW YORK – Wilbur Ross n’est pas pareil aux autres gros parieurs de Wall Street comme Donald Trump et Carl Icahn. Cet homme à la voix douce, bien élevé et impeccablement habillé a réussi à Wall Street en devenant un milliardaire.
NEW YORK – Wilbur Ross n’est pas comme les autres gros parieurs de Wall Street comme Donald Trump et Carl Icahn. Cet homme à la voix douce, bien élevé et impeccablement habillé a si bien réussi à Wall Street qu’il est devenu milliardaire.
Selon Forbes, la fortune de Wilbur Ross s’élève à 2,9 milliards de dollars. Il est devenu célèbre grâce aux investissements dans les actifs dépréciés et aux opérations impliquant Bethlehem Steel et Burlington Industries.
Contrairement aux raiders de fonds privés classiques, Wilbur Ross a réussi à préserver les emplois au cours de ces opérations, travaillant en étroite collaboration avec les syndicats. « Dans notre travail, qui concerne principalement des cas de détresse, nous sommes en mesure de faire du bien et en même temps de bien faire pour nous-mêmes », affirme-t-il.
Epoch Times a interviewé Wilbur Ross sur les questions du facteur humain dans l’investissement, la valorisation actuelle du marché, ses investissements en Grèce et la Chine.
Pourriez-vous parler de vos investissements dans les banques grecques ? L’Eurobank, par exemple, est en baisse de 90 % depuis votre investissement en 2014.
Nous avons très bien fait dans les banques. Nous avons investi dans environ une demi-douzaine de banques aux États-Unis lors de la crise bancaire américaine.
Puis, quand la situation s’est assainie aux États-Unis, ces banques sont devenues publiques et nous avons vendu nos parts dans beaucoup d’entre elles. Par la suite, nous sommes allés en Europe. Nous avons investi dans la Banque d’Irlande, ce qui a très très bien fonctionné.
Nous avons mis de l’argent dans Virgin Money, ce qui a également très bien marché – cette société est maintenant cotée à la bourse de Londres. Nous avons partiellement liquidé cette position.
Plus récemment, nous avons pris de petites positions dans la Banque de Chypre et l’Eurobank en Grèce. Jusqu’à présent, celles-ci n’ont pas marché aussi bien que les autres.
Mais fréquemment, par exemple lorsque nous avons investi dans la Banque d’Irlande, une semaine après que nous avons fait notre investissement, l’action a baissé de 20 %. Il n’est donc pas inhabituel pour des banques ou d’autres entreprises de faire très mal pendant un certain temps lors de leurs premières étapes du redressement. Cela fait partie du jeu. Mais concernant les critères fondamentaux, nous sommes très contents de ce qui se passe avec la Banque de Chypre.
Vous avez peut-être remarqué que la revue Euromoney sélectionne chaque année la meilleure banque en Europe, la banque qui a le mieux amélioré ses performances, et le meilleur PDG dans le secteur bancaire. Cette année, nous avons vu la Banque de Chypre être nommée la meilleure banque et avoir le meilleur PDG. Ainsi, alors que son action n’est pas bien évaluée, la dynamique interne de la banque s’est bien améliorée, donc je suis très content.
En Grèce, les événements politiques ne se sont pas déroulés comme vous les aviez prévus.
La situation de la Grèce est plus compliquée. Nous sommes allés en Grèce lorsque [Antonis] Samaras était Premier ministre. Et je trouvais qu’il mettait en œuvre des réformes qui étaient très nécessaires en libérant le marché du travail, en réduisant les obstacles à l’entrée dans le pays de gens de diverses professions, en modernisant toute l’économie et en réduisant la dépendance de la population envers le gouvernement.
Puis il a fait une erreur politique. Il pensait qu’il pourrait renforcer sa base en annonçant des élections anticipées. Il les a organisées en février dernier. Alors M. Tsipras est apparu et a promis aux gens tout ce qu’ils pouvaient s’imaginer. M. Tsipras a vaincu M. Samaris et, comme tout le monde le sait, a mis le pays dans un chaos. M. Tsipras est maintenant devenu un vrai dévot de la réforme.
Je pense qu’il comprend très bien qu’il doit agir selon le nouvel accord qu’il avait conclu avec [ses créanciers de ] ce que nous appelions la Troïka [la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI]. Maintenant on l’appelle, je pense, le Quadrige incluant quatre institutions [avec le Mécanisme européen de stabilité]. Donc je pense que ce qui est arrivé en Grèce, est plutôt un ajournement des réformes que leur abandon.
Y a-t-il encore une valeur pour vous dans l’Eurobank ? Il faudrait qu’elle décuple sa valeur pour que vous puissiez récupérer votre argent.
Oh, bien sûr, mais ce sont des marchés très volatiles, les marchés émergents sont très volatiles. Comme je le disais, si cette banque passe l’examen de qualité des actifs et le test de stress [par la BCE] – et son action reste encore au niveau actuel – nous allons juste baisser notre estimation moyenne ainsi que nos coûts moyens.
Alors vous y croyez toujours ?
Oui. Je le crois, en présumant que les critères utilisés par la BCE sont raisonnables et non draconiens.
Wilbur Ross Jr. est président de WL Ross & Co., une société de gestion de placements faisant partie du groupe Invesco. Avant de fonder WL Ross & Co. en 2000, Wilbur Ross a travaillé pour Rothschild Investissements en tant que conseiller sur les faillites, et gestionnaire sur les actifs privés. Wilbur Ross est titulaire d’un BA de Yale College et d’un MBA de Harvard Business School.
Version anglaise : Billionaire Investor Wilbur Ross Still Believes in Greek Bank Investment
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