Invité d’Audrey Crespo-Mara le 12 mars sur Europe 1, Philippe de Villiers est revenu sur son nouvel ouvrage J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, publié chez Fayard. L’occasion pour l’ancien député vendéen de donner son point de vue sur la vision de l’Europe portée par Emmanuel Macron.
Venu faire la promotion de son nouveau livre consacré à l’histoire de la construction de l’Union européenne, Philippe de Villiers est passé sous le feu des questions d’Audrey Crespo-Mara, animatrice de l’interview politique de la matinale d’Europe 1.
Accueilli avec circonspection par plusieurs journalistes, l’ouvrage de l’ancien président du conseil général de Vendée s’intéresse aux archives déclassifiées de la construction européenne.
Des documents « très peu consultés par les chercheurs et universitaires soucieux de préserver leur position dans des postes le plus souvent subventionnés par Bruxelles » écrit Valeurs Actuelles à l’occasion d’un article consacré à Philippe de Villiers dans son édition du 7 mars.
« Comprendre d’où venait la grande dérive »
« Les universitaires sont curieux mais pas téméraires, ils ne veulent pas perdre leur chaire, leur charge d’enseignement, leur éditeur » ajoute l’auteur du livre pendant l’entretien qu’il a accordé à Geoffroy Lejeune.
Soucieux de mettre à disposition du grand public ces « vérités dérangeantes », Philippe de Villiers et « quelques complices de très haut niveau » sont donc remontés à la source « pour comprendre d’où venait la grande dérive » de l’Union européenne.
« J’ai découvert qu’il y avait des versements secrets de dollars venant de la CIA à Schuman et à Monnet pour des opérations d’influence – c’était la contrepartie – au service des intérêts américains », a expliqué le fondateur du Puy du Fou sur l’antenne d’Europe 1.
« L’Amérique s’est servie de la Guerre froide comme justification pour configurer une Europe à sa main, c’est-à-dire une commission exécutive, non pas interétatique ou supra-étatique, mais hors des États, une gouvernance acéphale avec une architecture post-politique », poursuit Philippe de Villiers.
Accusé de faire le jeu des complotistes de tout poil par Audrey Crespo-Mara, le président du Mouvement pour la France (MPF) a tenu à donner une définition précise de ce mot-valise désormais employé à tort et à travers dans l’optique de décrédibiliser n’importe quel adversaire.
« Vous savez ce qu’est le complotisme ? Ce sont des rumeurs, ce sont des fantasmes et donc des contre-vérités. J’apporte 111 pages d’archives déclassifiées, c’est le contraire du complotisme : ce sont les preuves, ce sont les faits », s’est défendu M. de Villiers.
« Il faut arrêter d’être multiculturaliste »
Interrogé sur l’état actuel de l’Union, l’ancien député de la 4e circonscription de la Vendée n’a pas hésité à souligner les dangers auxquels l’Europe est désormais confrontée :
« Je dis attention : soit on continue avec une Europe islamisée, multiculturelle et mondialisée et la France va s’y perdre. Il suffit de voir l’actualité chaque jour pour comprendre que cette Europe sans corps, sans tête et sans racines nous massacre. Ou bien on fait l’Europe que veut Viktor Orban – que j’ai rencontré –, c’est-à-dire une Europe qui garde sa civilisation, la nôtre. »
« En voyant les choses aujourd’hui, on comprend que le gène déconstructeur qui mine et fragmente l’Europe aujourd’hui était dans l’ADN des intentions des pères fondateurs », a-t-il ajouté.
Revenant sur sa relation avec Emmanuel Macron, Philippe de Villiers a partagé à l’antenne les quelques conseils qu’il a cru bon d’adresser au chef de l’État.
« Nous avons fondé une amitié établie sur la vérité, cette vérité est rude. Je lui ai dit trois choses :Il faut arrêter d’être européiste au sens de la commission européenne qui nous massacre ; il faut arrêter d’être mondialiste avec le Pacte de Marrakech ; et il faut arrêter d’être multiculturaliste. Je lui ai même dit de faire un référendum sur l’immigration, c’est le problème numéro un pour les Français. »
« Le message des Gilets jaunes n’a pas été entendu »
Peu impressionné par la tribune publiée récemment par le locataire de l’Élysée dans différents quotidiens européens, l’ancien secrétaire d’État à la Culture a regretté que la campagne du président français reprenne les mêmes antiennes que celles usées par ses prédécesseurs ces 20 dernières années.
« La tribune d’Emmanuel Macron est un salto arrière. Médaille d’or aux Jeux Olympiques. Un européiste, c’est quelqu’un qui, d’ordinaire, critique l’Europe forteresse, veut de la mondialisation, plus d’Europe, etc. Quand il entre en campagne, il parle de préférence européenne, d’Europe protectrice, de frontières, de mettre à plat Schengen. On a entendu ça 150 fois, ça s’appelle du marketing. »
Quant à savoir si le président de la République avait compris le message adressé par les Gilets jaunes, le lauréat du prix Combourg-Chateaubriand pour Le Puy du Fou : un rêve d’enfance, a répondu par la négative.
« Il est virevoltant, il est talentueux, mais pour moi le message des Gilets jaunes n’a pas été entendu. C’est un cri inarticulé qui veut dire ceci : ‘Vous les hommes politiques, nous vous avons confié nos pouvoirs, qu’en avez-vous fait ? Vous les avez distribués ailleurs. Vous n’avez plus le pouvoir. Qu’avez-vous fait de la France ? Vous l’avez abandonnée, vous l’avez reniée, vous êtes en train de changer la population de la France, nos voisinages, notre mémoire, notre identité », a expliqué P. de Villiers.
« Ce que l’on attend d’un président de la République, c’est la verticalité. Ce n’est pas de faire des débats de six heures sur des questions catégorielles qui sont importantes mais secondaires par rapport à la question essentielle : qu’est-ce que l’on fait du pouvoir confié aux politiques ? Où est ce pouvoir ? Il n’est plus en France. »
Et l’essayiste de dénoncer « toutes les bêtises que l’on entend en ce moment sur l’idée d’une civilisation mixte ou la civilisation avec nos racines ne serait plus la civilisation dominante».
« Qu’est-ce que l’on fait de la France ? Est-ce que l’on garde la personnalité de la France ou est-ce que l’on fait une société multiculturelle à la Marlène Schiappa, à la Aurélien Taché ? », conclut Philippe de Villiers.
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