Photojournalisme : la bataille de Mossoul et les femmes à l’honneur de Visa pour l’Image

septembre 1, 2017 16:00, Last Updated: septembre 1, 2017 15:52
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Bataille de Mossoul, crise au Venezuela, exécutions aux Philippines : le festival international de photojournalisme de Perpignan, dans le sud de la France, expose à partir de samedi un monde violent et tragique, en mettant à l’honneur le travail des femmes photoreporters.

Sur les 25 expositions de la manifestation « Visa pour l’Image », une des plus importantes dédiées au photojournalisme dans le monde, trois sont consacrées à la bataille de Mossoul, symbole du recul des combattants islamistes en Irak et en Syrie.

« La brutalité inédite des affrontements, conjuguée aux cruciaux enjeux géopolitiques qu’ils impliquent, mérite que l’on s’y arrête, et même s’y attarde », explique le directeur du festival Jean-François Leroy.

Et c’est une première dans l’histoire du festival : « les quatre nommés au Visa d’or Paris Match News traitent du même sujet : Mossoul », souligne-t-il.

Figure respectée de la profession, plusieurs fois blessé, le Français Laurent Van der Stockt qui couvre les conflits depuis plus d’un quart de siècle, présente une série de clichés pris pour le journal Le Monde au plus près des combats dans cette ville reprise en juillet au groupe terroriste État islamique (EI).

En novembre 2016 à Mossoul, il avait échappé à un attentat à la voiture piégée, avec d’autres journalistes. Une vidéo, largement diffusée sur internet, le montre juste après l’explosion, continuant de travailler avec un sang-froid extraordinaire.

Une de ses photos a remporté le 1er prix dans la catégorie « informations générales » au World Press Photo 2017 : elle montre une fillette adossée au mur de sa maison, terrifiée à l’arrivée des forces irakiennes lors de la libération de la ville.

Autres expositions sur les différents fronts irakiens : l’Italien Lorenzo Meloni (Magnum Photos), un des rares photographes indépendants à se rendre à Palmyre (Syrie) en novembre 2016 ; et Alvaro Canovas qui a suivi pour le magazine Paris-Match les combats avec les soldats de la « Golden Division » de l’armée irakienne.

Au Venezuela, plongé depuis des mois dans une crise politique, la photoreporter américaine Meridith Kohut a documenté pour le New York Times les terribles pénuries de nourriture et de médicaments frappant la population.

Des œuvres touchantes représentant plusieurs pays

Aux Philippines, l’Australien Daniel Berehulak a été témoin, pour le même quotidien new-yorkais, de la sanglante guerre contre la drogue du président Rodrigo Duterte. Un « boulot absolument remarquable », selon M. Leroy.

« Au cours des 35 jours que j’ai passés sur place, j’ai photographié 57 victimes de meurtres dans 41 lieux. J’ai été témoin de scènes sanglantes presque partout », explique le photographe.

Marco Longari, chef de la Photo pour l’Afrique à l’Agence France-Presse (AFP), basé à Johannesburg, présente une série intitulée « Tumulte et solitude en Afrique » visant à dépasser un « récit simpliste » de l’actualité. Il était le seul photographe étranger présent lors des violences électorales en 2016 au Gabon.

Visa pour l’Image met également à l’honneur le travail de sept femmes photographes, notamment l’Américaine Darcy Padilla (Agence Vu) qui s’est rendue dans la réserve de Pine Ridge, aux États-Unis. L’espérance de vie y est la deuxième plus faible du monde occidental.

Dans « Inchallah Cuba », la Française Sarah Caron s’est plongée dans la petite et colorée communauté musulmane de Cuba la catholique. Et la photoreporter américaine Isadora Kosofsky a suivi aux États-Unis la vie de mineurs pendant et après la prison.

Aucune exposition n’est consacrée aux attentats islamistes qui se multiplient dans le monde : « Si on en parle trop, est-ce qu’on n’en fait pas la promotion? Tout le monde se souvient du nom de Mohamed Merah et personne de celui des victimes », insiste le directeur du festival.

« Donner autant d’importance aux mecs de Daech (acronyme arabe d’EI) est une responsabilité qu’on ne veut plus avoir », poursuit-il, assurant que les photos d’attentats « finissent par toutes se ressembler ».

Le festival, qui accueille traditionnellement quelque 3 000 professionnels et 160 000 visiteurs, s’achève le 17 septembre.

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