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Pizzas et sandwichs : les buralistes se diversifient face au tabac de plus en plus cher

décembre 16, 2024 16:29, Last Updated: décembre 16, 2024 19:58
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Le prix des cigarettes devrait augmenter de 50 centimes en moyenne début 2025, annoncent les buralistes qui réclament l’encadrement des produits de la nicotine (sachets, billes) et explorent de nouvelles pistes de diversification de leur activité comme le snacking.

Si le secteur a échappé à la hausse de fiscalité voulue par le Sénat dans le projet de budget de la sécurité sociale, cigarettes et tabac à rouler vont augmenter sous l’effet de l’inflation et de la hausse des marges des fabricants de tabac, détaille à l’AFP lundi Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.

Les hausses devraient atteindre en moyenne 50 centimes pour les paquets de cigarettes, le paquet le plus fumé (Marlboro Red de 20 unités) passant à 13 euros au 1er janvier, selon les données des Douanes.

Sur ces 50 centimes, 24 à 28 centimes sont liés à l’indexation du prix du tabac sur l’inflation, et 22 à 26 centimes liés aux marges des fabricants, intégrant notamment une hausse de la rémunération des buralistes ainsi que l’éco-contribution à Alcome, qui finance la collecte et l’élimination des mégots. Le tabac à rouler devrait, lui, augmenter en moyenne de 70 centimes.

« Une grande offensive sur le snacking »

Les fabricants de tabac auront en outre la possibilité d’appliquer une nouvelle hausse courant janvier. « Nous restons la fiscalité la plus élevée du marché européen », remarque Philippe Coy, saluant toutefois les hausses de fiscalité prévues en Belgique et en Espagne l’année prochaine, pays où de nombreux frontaliers vont s’approvisionner en cigarettes.

L’Espagne va également taxer les sachets de nicotine, proposition défendue par les buralistes en France où ce produit n’est pas réglementé et devait faire l’objet d’une interdiction voulue par l’ancien gouvernement qui lui reprochait de trop cibler les jeunes.

« Il y a une erreur d’appréciation manifeste sur ce produit. Nous demandons depuis 18 mois une réglementation sur la nicotine et on continuera ce combat », tranche M. Coy. Déplorant « le manque de visibilité et de stabilité » lié au contexte politique, il assure que sa « détermination à faire évoluer et à développer le réseau des buralistes en 2025 reste intacte ».

Ces derniers vont ainsi lancer en début d’année « une grande offensive sur le snacking » dans 200 points de vente situés en Pays de la Loire. « L’agroalimentaire ce sont des produits à marge, et avec le flux de clients que nous avons et le changement d’habitudes alimentaires des Français, nous avons décidé de mieux adresser ce créneau », détaille Philippe Coy.

Pour lancer cette offre, les buralistes ont signé un partenariat avec les industriels Sodebo et Andros, qui proposeront une variété de produits en fonction de la clientèle ciblée.

« Notre réseau intéresse beaucoup de gens »

Les tabacs choisis sont notamment situés à proximité d’hôpitaux, d’universités ou dans des quartiers d’affaires. Ils pourront être équipés – micro-ondes, frigos… – à l’aide du fonds de transformation abondé par l’État pour aider la profession à se diversifier face à la baisse des revenus liée au recul du tabagisme.

En matière d’alimentation, les buralistes ont également un autre partenariat dont ils sont satisfaits, avec Augusto Pizza, qui propose des coins pizza « clé en main » dans les commerces dont la restauration n’est pas le métier. Sur les 2000 points de vente du groupe de pizzas, 500 sont des buralistes.

Autre axe de diversification, la distribution, avec un partenariat avec le groupe Casino, qui pourrait être revu à l’aune des difficultés du distributeur : « On va peut-être regarder d’autres partenaires potentiels cette année car il faut que la marge reste acceptable pour les buralistes, comme le prix public. » « Aujourd’hui notre réseau intéresse beaucoup de gens, de par son maillage et son implantation à la fois rurale et urbaine », assure M. Coy.

En revanche, l’expérimentation sur la vente de munitions aux chasseurs, lancée en début d’année à la demande du gouvernement, « n’a pas encore trouvé son public », estime-t-il. « Le début d’année était compliqué dans le réseau et on n’a pas eu le temps de s’approprier le projet », regrette-t-il.

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